Gérée par l’Agence du revenu du Canada (ARC), l’allocation de soutien d’urgence représente une enveloppe de cinq milliards de dollars en soutien aux personnes qui n’ont pas accès à l’assurance-emploi et qui sont frappées par le chômage.
Coiffeuse à son domicile à Saint-Pie, Audrey Bouchard a décidé il y a quelques jours de suspendre temporairement son activité professionnelle.
« Mon métier de coiffeuse me met en contact direct avec la clientèle. Je n’exerce pas un métier considéré comme essentiel. C’est mon devoir, selon moi, de cesser mon activité pour protéger la population », indique Audrey Bouchard, en entrevue au COURRIER.
« En tant que travailleur autonome, je ne trouve pas la situation facile. Par chance, des économies me permettent de tenir le coup un certain temps. En principe, je recevrai cette allocation de soutien d’urgence, poursuit-elle. C’est une situation évidemment stressante, angoissante à savoir combien de temps je vais tenir le coup financièrement. Le gouvernement offrira-t-il assez pour subvenir à mes besoins et continuer à nourrir mes enfants? »
Installée à son domicile dans le district Saint-Thomas-d’Aquin, Annabelle Provençal est massothérapeute depuis 23 ans.
Avant que le gouvernement n’impose la fermeture jusqu’au 1er mai des centres d’esthétiques incluant l’offre de massothérapie, Mme Provençal avait anticipé cette mesure en suspendant ses activités.
« J’évaluais la situation au jour le jour. Mon chum a des antécédents cardiaques et l’un de mes garçons a eu trop de problèmes pulmonaires pour que je me permette de prendre des risques », mentionne Annabelle Provençal au COURRIER.
Mme Provençal vit sereinement la situation. « Je me dis que c’est les vacances que je ne me suis jamais permis de prendre. Pour le reste, on fait livrer l’épicerie et on passe du bon temps en famille », souligne-t-elle avec philosophie.