« Nous prévoyons débuter les livraisons à Gaz Métro le 1er avril 2017, peut-être même un peu avant ,» a indiqué le directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau, au point de presse qui a suivi une séance extraordinaire du conseil tenue lundi après-midi. Les élus s’étaient réunis brièvement pour adopter quatre résolutions qui concernent Gaz Métro, le partenaire commercial de la Ville pour le volet « gaz » du projet de biométhanisation des matières organiques.
Les élus ont d’abord prolongé une troisième fois la durée de l’entente de principe conclue avec Gaz Métro le 1er octobre 2014 et qui devait prendre fin le 8 octobre 2015. D’abord repoussée au 31 mars 2016, puis au 31 mai, la date limite de cette entente est maintenant fixée au 31 août 2016.
Le conseil a ensuite approuvé les termes du contrat de service de réception du gaz, lequel couvrira une période de 20 ans. « Ce contrat vient établir toutes les modalités de réception du biométhane par Gaz Métro. Il contient les engagements concernant la mise en place des équipements », a expliqué M. Bilodeau. Il a précisé que cet accord nécessitait l’approbation du ministère des Affaires municipales et de l’occupation du territoire, étant donné que sa durée excède cinq ans.
La Ville s’engage à construire une unité de purification du biométhane et un poste de compression. Pour sa part, la Société Gaz Métro se chargera de l’aménagement de points de mesurage où seront vérifiés entre autres la qualité du gaz, le débit, la pression. Elle devra aussi réaliser le branchement jusqu’au point de livraison, ce qui suppose le prolongement de son réseau à partir de Johnson Ouest jusqu’au site de l’usine d’épuration, rue Girouard Est, passant par Johnson Est et Casavant Est. Tous ces travaux devraient être menés simultanément à partir de septembre, a précisé le directeur général.
En troisième lieu, le conseil a approuvé les termes d’un contrat d’achat-vente du biométhane. D’un côté, la Ville paiera des droits de branchement au réseau, et de l’autre, c’est Gaz Métro qui paiera pour acheter son gaz. « C’est assez technique, ce sont les règles qui vont régir les achats et les ventes avec Gaz Métro », résume Louis Bilodeau. Il a indiqué que la Ville, une fois l’an, allait dresser un bilan financier des opérations. « Au net, il y aura un gain, car les frais de réception sont beaucoup moindres (que le coût d’achat du gaz) », affirme-t-il.
Étant donné que Gaz Métro souhaite entreprendre sans délai les travaux nécessaires au branchement à son réseau, les élus ont adopté une dernière résolution garantissant un remboursement de ses dépenses advenant que le MAMOT n’autorise pas la signature d’un accord de 20 ans. « Mais ça n’arrivera pas », soutient-il, rappelant que le gouvernement du Québec avait investi à ce jour 42,16 M$ dans le projet de biométhanisation, sur un investissement total prévu de 85 M$.
En marge du volet impliquant Gaz Métro, la Ville poursuit l’ajout d’importants équipements à l’usine d’épuration – biodigesteurs, hydrolyseurs, réservoirs de stockage – en prévision d’une augmentation majeure des arrivages de matières organiques, en provenance surtout de l’industrie agroalimentaire (86 700 tonnes, sur 140 000 tonnes au total). Ces travaux sont exécutés par la firme Filtrum Construction en vertu d’un contrat de 26,2 M$. À terme, la Ville prévoit produire 13 millions de m3 de gaz par biométhanisation et en écouler la majeure partie dans le réseau de Gaz Métro.