Les « profits » de la coopérative financière maskoutaine se sont chiffrés à 9,5 M$, contre 7,1 M$ pour 2013, tandis que le retour aux membres a emprunté le chemin inverse passant de 2 M$ à 1,5 M$, selon le rapport annuel présenté en assemblée générale le 8 avril.
D’après le directeur général de Desjardins Saint-Hyacinthe, Serge Bossé, le contexte des bas taux d’intérêts est l’une des principales causes de cette redistribution plus faible aux membres, les revenus nets d’intérêts ayant chuté de 0,4 % cette année.
« Depuis 2008, il y a eu un resserrement important de la part des marchés financiers au niveau de la capitalisation, ce qui nous oblige à être prudents dans le retour des excédents. Nous devons conserver l’épargne de nos membres et nous assurer de maintenir notre capital », explique M. Bossé.
Il souligne également que les « résultats financiers sont bons, mais pas suffisants pour alimenter le capital de la caisse au même rythme que sa croissance ».
Le volume d’affaires de la caisse a cru de 6,09 % pour s’établir à 3,4 G$, ce qui fait de 2014 « une très bonne année considérant le contexte économique ». L’avoir de la caisse a aussi bondi pour s’établir à 160 M$.
Serge Bossé assure toutefois que si la ristourne est en baisse, Desjardins a mis sur pied des Avantages membres, tels que les Bonidollars ou des remises en argent, qui « tendent à appuyer les ristournes ». En combinant ces avantages aux montants des ristournes de cette année, on obtient l’équivalent des sommes ristournées par le passé, assure-t-il.
« Cette équité est importante pour nous, car nous reconnaissons que tant les particuliers que les membres ayant un fort volume d’affaires contribuent au développement de la caisse », estime le directeur général.
La ristourne des 46 624 membres de la caisse de Saint-Hyacinthe équivaut à 1,54 % des intérêts payés sur un emprunt et à 3,58 % sur les intérêts perçus du côté de l’épargne.
Desjardins a augmenté son investissement dans la collectivité en 2014, le faisant grimper de 325 000 $ à 385 000 $. De ce montant, 232 000 $ ont été tirés du Fonds d’aide au développement du milieu et 151 000 $ ont été versés en dons et commandites.
Le souffle de l’hôtel
La fermeture de l’Hôtel des Seigneurs a donné un dur coup au secteur de la restauration et du commerce de détail maskoutain. Serge Bossé est conscient « qu’il manque peut-être le petit souffle de l’hôtel », mais les chiffres démontrent qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer.
« La caisse a enregistré une progression de 84 M$ au niveau du financement commercial et agricole. Les entreprises investissent et développent de nombreux projets. Je dois toutefois reconnaître que du côté du commerce de détail, c’est plus difficile alors nous sommes très heureux qu’un nouveau projet de complexe hôtelier ait été annoncé », avance-t-il.
Il ajoute que le taux de perte sur prêts, représentant 0,073 % de l’ensemble du portefeuille de prêts consentis aux membres, est demeuré stable cette année.
Si « Saint-Hyacinthe est un territoire fertile au niveau de l’entreprise », elle le semble moins quant à sa capacité à attirer de nouveaux résidents. La Ville de Saint-Hyacinthe a d’ailleurs mandaté, au coût de 25 000 $, une firme montréalaise afin d’identifier les meilleurs leviers de développement résidentiel.
Pour le moment, l’offre dans le secteur immobilier pullule, mais pas la demande, avoue Serge Bossé.
« Les devis traditionnels de congé de taxes [municipales] sont toujours une bonne solution, mais il faut surtout que la ville soit connue à l’extérieur. C’est pour cela que Desjardins a appuyé la campagne d’image de marque de la ville », note celui qui réside à Saint-Hyacinthe depuis un an, après avoir entrepris ses fonctions de directeur général.
Son opinion de la cité maskoutaine a d’ailleurs évolué depuis la dernière année. « Je voyais Saint-Hyacinthe surtout comme une grande terre agricole, mais finalement c’est une ville dynamique. Nous n’avons rien à envier aux autres », affirme-t-il.