15 avril 2021 - 07:00
Boulevard Laurier/chemin du Grand Rang à Sainte-Marie-Madeleine
Deux accidents mortels en 24 heures
Par: Olivier Dénommée
Un cycliste de 87 ans n’a pas survécu à l’impact avec une voiture le 8 avril. Photo Adam Bolestridge

Un cycliste de 87 ans n’a pas survécu à l’impact avec une voiture le 8 avril. Photo Adam Bolestridge

Le bilan routier de la région maskoutaine a été désastreux au cours de la dernière semaine alors que trois personnes ont perdu la vie sur les routes de la région en trois jours. Le plus troublant est que deux de ces accidents sont survenus exactement au même endroit, à pratiquement 24 heures d’intervalle, à l’intersection du boulevard Laurier (route 116) et du chemin du Grand Rang, à Sainte-Marie-Madeleine, un endroit tristement célèbre pour son taux élevé d’accidents graves.

Le premier accident est survenu le 7 avril, peu avant 15 h. Selon les informations transmises par la Sûreté du Québec (SQ), un automobiliste sur le chemin du Grand Rang aurait tenté de traverser la route 116, mais n’aurait pas aperçu la moto qui y circulait, causant un violent impact qui a grièvement blessé le motocycliste. La victime aurait notamment subi de graves blessures à une jambe, mais était toujours consciente à l’arrivée des secours.

Malheureusement, le décès d’André Dion, résident de Sainte-Madeleine de 65 ans, a été constaté plus tard en soirée dans un centre hospitalier de Montréal. Quant au conducteur de l’autre véhicule impliqué, on ne parlerait pas de blessures sérieuses.

Comme si ce n’était pas suffisant, le lendemain, un autre accident fatal a eu lieu au même endroit, impliquant cette fois un cycliste. Selon les informations fournies par la SQ, la conductrice de l’auto et le cycliste circulaient tous deux sur le boulevard Laurier en direction ouest vers 16 h lorsque ce dernier aurait tenté de tourner sur le chemin du Grand Rang en direction sud. La conductrice n’a pas pu l’éviter et la victime, Paul Bélanger, un Maskoutain de 87 ans, a été transporté d’urgence à l’hôpital. Il a finalement succombé à ses blessures dans la nuit.

L’inaction du MTQ décriée

Ces deux accidents s’ajoutent à la longue liste d’événements malheureux survenus à cette intersection problématique ces dernières années. Le maire de Sainte-Marie-Madeleine, Gilles Carpentier, assure que cela fait longtemps que la Municipalité fait des pressions auprès du ministère des Transports du Québec (MTQ) pour agir afin de rendre cette route moins « accidentogène ».

« On a eu plusieurs discussions avec des représentants du MTQ, dont une rencontre il y a un an avec la MRC, mais ça peut prendre jusqu’à cinq ans avant de voir un changement, alors on a fait tout ce qu’on a pu dans notre juridiction sans attendre », soutient le maire en énumérant des initiatives comme l’installation d’un panneau lumineux et la mise en place de bandes rugueuses à cet endroit. Des mesures qui n’ont visiblement pas suffi pour empêcher les derniers accidents. « Souvent, les accidents impliquent des personnes qui ne sont pas nécessairement du coin », estime-t-il.

Selon Gilles Carpentier, l’instauration d’une zone de décélération serait un minimum à cet endroit où la limite de vitesse est de 90 km/h.

Ces deux accidents mortels de la dernière semaine ne font qu’ajouter à la grogne de la communauté madelinoise. « Lors d’une précédente rencontre, on avait compté 28 accidents à cette intersection ces dernières années. Ça va en prendre combien de plus et combien de morts avant que le Ministère agisse? », questionne le maire Carpentier, rappelant qu’il s’agit du troisième décès au même endroit en moins de sept mois.

Décidé à faire pression sur le MTQ, le conseil municipal a lancé une pétition « [dénonçant] l’inaction du ministère des Transports dans le dossier de l’intersection de la route 116 et du chemin Grand Rang » qui, au moment d’écrire ces lignes, avait recueilli plus de 750 signatures.

Dans le même esprit, une résolution en ce sens a été adoptée à l’unanimité lundi soir au conseil. Une copie de la résolution a été transmise aux députés locaux ainsi qu’aux ministres concernés dans l’espoir que le dossier fasse son chemin jusqu’au Ministère, de préférence d’ici moins de cinq ans.

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