Ces artisans de l’ombre qui mettent en lumière les humoristes étaient récompensés pour la toute première fois de leur carrière au Gala Les Olivier. Fait pour le moins remarquable, ils étaient en nomination deux fois plutôt qu’une dans cette catégorie puisque leur apport au spectacle Les imparfaits bonheurs… et autres tutti quanti de la vie de Mario Jean était aussi en lice.
« C’était formidable de gagner parce que je ne m’y attendais pas du tout. Il y avait de très bons concepteurs en nomination. J’étais déjà flatté parce que, sur les cinq nominations, on en avait deux. Pour moi, j’avais déjà gagné beaucoup », a souligné Benjy Martin lorsque joint par LE COURRIER.
Il a accepté le trophée seul puisque son partenaire de création se trouvait à Hong Kong pour un autre projet au moment du gala.
Les deux spectacles pour lesquels Benjy Martin et Sébastien Tessier étaient en nomination représentaient d’ailleurs leurs toutes premières collaborations professionnelles.
« Ce sont les deux seuls projets sur lesquels [Sébastien et moi] on a travaillé ensemble. On se connaissait déjà parce que son frère est un de mes amis, mais on n’avait jamais travaillé ensemble », a mentionné le Maskoutain.
Pour le spectacle de Marthe Laverdière, Benjy Martin a fait la conception visuelle au niveau de l’éclairage, notamment avec les jeux de lumière évoquant du feuillage qui sont projetés au plafond lors de l’entrée en salle des spectateurs. « Je voulais que les gens tombent déjà dans l’univers de Marthe. On a l’impression d’entrer dans une grosse serre », a-t-il soutenu.
De son côté, Sébastien Tessier a fait le visuel vidéo du spectacle, avec des dessins et des fleurs qui apparaissent sur un rideau de satin déployé au fond de la scène.
Fait pour le moins inusité, le duo maskoutain doit cette collaboration avec Marthe Laverdière à Mario Jean, qui signait la mise en scène de la colorée horticultrice. « Ça fait 18 ans que je tourne avec Mario Jean, a raconté Benjy Martin. C’est lui qui a fait la mise en scène de Marthe et comme le metteur en scène choisit le concepteur avec qui il veut travailler, il a pensé à moi. Ça a vraiment cliqué entre Marthe et moi. Ça a connecté dans la création. C’était vraiment le fun. »
Benjy Martin a laissé sa marque à Saint-Hyacinthe au fil des années. Il est le directeur technique des Beaux mardis de Casimir depuis 33 ans, en plus d’occuper le même rôle pour le spectacle de la fête nationale de Saint-Hyacinthe. Il a aussi été le directeur technique de la Société de diffusion de spectacles de Saint-Hyacinthe pendant 17 ans, à l’époque où les spectacles se tenaient à l’auditorium de l’ITA et lors de la première année d’opération du Centre des arts Juliette-Lassonde.
Après toutes ces années de métier, l’Olivier remporté au Gala de l’industrie avait une signification encore plus grande aux yeux du Maskoutain. « Souvent, on dit qu’on n’accorde pas trop d’importance à un trophée, mais c’est une belle récompense et ça fait vraiment plaisir », a-t-il reconnu.