Ces tempêtes ont laissé respectivement 27 et 35 cm de neige, selon le chroniqueur météo du COURRIER, Michel Morissette. À noter toutefois que la Ville de Saint-Hyacinthe a évoqué des précipitations de 75 cm de neige, soit environ 35 cm le 13 février suivis d’une autre bordée d’environ 40 cm le 16 février. Elle s’est toutefois basée sur les données de MétéoGlobale, un service qui lui donne des prédictions et non des données réelles.
Le Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSSH) a fermé ses établissements les 13 et 17 février. Il a d’ailleurs annoncé les fermetures la veille plutôt que le matin même.
« Je ne me souviens pas qu’il y ait eu deux tempêtes aussi rapprochées et que les écoles aient été fermées deux fois en quelques jours », a mentionné Michel Morissette. À son souvenir, seulement la tempête du siècle, le 4 mars 1971, avait forcé la fermeture des écoles plusieurs jours alors que 60 cm de neige s’étaient abattus sur la région et que les vents soufflaient à 80 km/h. La ville de Saint-Hyacinthe s’était retrouvée paralysée, car le déneigement n’était pas aussi optimal à l’époque, a-t-il raconté.
La dernière fois qu’une importante quantité de neige est tombée à Saint- Hyacinthe remonte à la tempête du 7 février 2020 ayant apporté un couvert blanc de 46 cm et des rafales de 56 km/h. Quelques années auparavant, 72 cm de neige étaient tombés en 24 heures en mars 2017. En matière d’accumulations depuis le début de l’hiver, le 17 février au matin, on comptait 176 cm. L’an passé, à pareille date, 90 cm étaient tombés.
La température, qui a été au maximum à -7 °C le 16 février, a également contribué à la poudrerie caractéristique de cette deuxième tempête, a expliqué Michel Morissette. Lors de la première tempête, le 13 février, la neige était plutôt devenue plus collante lorsque la température avait dépassé le point de congélation en après-midi.
Déneigement complexe à Saint-Hyacinthe
Lors de la séance du conseil municipal de la Ville de Saint-Hyacinthe le 17 février, le maire André Beauregard a affirmé que le déneigement des rues était presque terminé. Pour ce qui était des trottoirs, il a indiqué que ceux près des écoles étaient dégagés en priorité afin d’assurer la sécurité des élèves qui sont retournés à l’école le 18 février.
Le chargement de la neige par les sous-traitants embauchés par la Ville avait aussi débuté le 17 février et devait se terminer le lendemain dans les secteurs de Saint-Thomas-d’Aquin, Sainte-Rosalie, Assomption et Douville. Pour le reste de la ville, il devait débuter dans la nuit du 18 février en commençant par le centre-ville, suivi des secteurs de La Providence, Saint-Joseph, Sacré-Cœur et Saint- Sacrement. Habituellement, le temps requis est de deux nuits pour dégager la zone centrale. Toutefois, avec les importantes accumulations reçues, la Ville prévoyait plutôt un délai d’au moins quatre nuits. Elle envisageait donc de faire appel à un sous-traitant supplémentaire afin d’accélérer le travail.
Malgré l’immense charge de travail, les employés doivent travailler un maximum de 70 heures sur une période de sept jours consécutifs. De plus, pour réinitialiser leur cycle de travail, ils doivent bénéficier d’un repos minimal de 36 heures consécutives. Avec les précipitations des derniers jours, le maire a indiqué que ces contraintes représentaient un défi logistique important.
Fermeture de rangs et renfort pour la SQ
Avec la collaboration de la Sûreté du Québec (SQ), des municipalités rurales ont également procédé à des fermetures de rangs les 16, 17 et 18 février. D’abord, à Saint-Damase, le chemin Martel a été fermé le 16 février, en début d’après-midi. Puis, à Saint-Jude, le chemin Grande Ligne était inaccessible au cours de la soirée puisqu’une déneigeuse est entrée en collision avec un poteau électrique. Cela a occasionné une panne électrique de quelques heures. À Saint-Dominique, c’est le rang Phaneuf qui a été fermé le 17 février, à compter de 19 h 12, et ce, jusqu’au 18 février, un peu avant 15 h. Du côté de Saint-Valérien-de-Miton, autour de 21 h, le 10e Rang a été fermé partiellement, à partir du Petit 10e rang, en direction de Saint-Dominique jusqu’au 19 février au matin. Puis, à Sainte-Marie-Madeleine, le rang Saint-Simon a été fermé le 17 février, un peu avant 22 h, et a été rouvert à la circulation le 18 février, à 6 h 45. Ensuite, vers 21 h 30, le chemin Saint-Barnabé a été fermé du côté de Saint-Barnabé-Sud en raison de la poudrerie.
Puisque la MRC des Maskoutains couvre un large territoire et que les fermetures en milieux ruraux se faisaient nombreuses le 17 février, un poste de commandement de la SQ a même été installé dans ses bureaux de Saint-Hyacinthe. Un haut dirigeant de la SQ régionale ainsi que des policiers de Drummondville sont venus en renfort. Le but était que la gestion des interventions soit la plus fluide possible. Néanmoins, les routes étaient tellement en mauvais état que les ambulanciers devaient tout de même faire des détours. Heureusement, aucun accident grave n’a été rapporté.