10 février 2022 - 07:00
Après des années d’attente
Deuxième voie vers le cégep : bientôt réalité
Par: Sarah-Eve Charland
Les travaux de la 2e voie d’accès au Cégep de Saint-Hyacinthe ont débuté le 7 février à l’intersection du boulevard Casavant Ouest et de l’avenue Castelneau. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Les travaux de la 2e voie d’accès au Cégep de Saint-Hyacinthe ont débuté le 7 février à l’intersection du boulevard Casavant Ouest et de l’avenue Castelneau. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

L’attente est enfin terminée. Le 7 février a marqué le début de travaux attendus depuis près de 40 ans. Les premiers coups de pelle ont été donnés lundi afin de tracer la deuxième voie vers le Cégep de Saint-Hyacinthe.

Les travaux se poursuivront jusqu’au 27 mai. La nouvelle voie sera donc prête pour la rentrée automnale du collège. La Ville de Saint-Hyacinthe dépensera 5,2 M$ afin de couvrir l’ensemble des travaux. C’est le Groupe Allaire Gince Infrastructures qui a remporté l’appel d’offres en septembre dernier avec une soumission de 4 870 000 $. Sept entreprises étaient sur les rangs. La route reliera l’avenue Castelneau au stationnement arrière du Cégep de Saint-Hyacinthe en longeant l’emprise ferroviaire. La Ville a conclu des ententes avec le Club de golf Saint-Hyacinthe et le Groupe Robin pour permettre la construction de cet accès.

« On est très contents. C’est quelque chose qu’on attendait depuis de très nombreuses années. On est très reconnaissants que la Ville choisisse d’aller de l’avant. On espère qu’ils seront en mesure de respecter les échéanciers », affirme le directeur général du Cégep de Saint- Hyacinthe, Emmanuel Montini. L’échéancier pourrait bouger si l’entrepreneur n’est pas en mesure d’aménager un ponceau au-dessus du ruisseau Plein Champ avant la période de frai des poissons.

La Ville de Saint-Hyacinthe et le Cégep de Saint-Hyacinthe ont aussi conclu une entente pour la réalisation des travaux d’une parcelle de rue, se trouvant sur le terrain du collège, qui reliera le deuxième accès et le stationnement arrière. Les travaux seront réalisés par la Ville, mais assumés financièrement par le Cégep.

Des années d’attente

Dire que le Cégep attend ces travaux depuis de nombreuses années est un euphémisme. À entendre l’ex-directeur général du Cégep de 1984 à 1994, Ray-Marc Dumoulin, on en parlait dès les débuts du collège.

« J’étais jeune cadre au début de ma carrière. Je trouvais ça bien bizarre que l’on construise un cégep dans un fond de cours, mais j’étais un petit cadre qui ne connaissait pas grand-chose. Par contre, cette rue des institutions postsecondaires comprend le cégep, l’ITA et la Faculté de médecine vétérinaire. Il y a quelque chose d’extraordinaire. C’est un fond de cours, mais un beau fond de cours », dit-il en riant.

Lorsqu’il a quitté son poste à la direction générale, le cégep accueillait près de 3000 étudiants. La rue était déjà embourbée au point où il s’inquiétait de l’accès aux véhicules d’urgence. « On était déjà dans le trouble. C’est sûr qu’on a souffert d’avoir juste une voie. Ce n’était pas tellement sécuritaire non plus, mais il n’y a pas eu d’incident. Je me rappelle une fois où il avait fallu évacuer. On avait empêché les gens de sortir du stationnement pour permettre aux pompiers d’accéder au collège. »

À la rentrée scolaire de septembre 2021, le cégep accueillait environ 4500 élèves. Il pourrait accueillir jusqu’à 1100 étudiants supplémentaires au sein de ses murs d’ici quatre ans. Le cégep a d’ailleurs reçu en juin un rehaussement de son devis scolaire. Un autre rehaussement est prévu d’ici la fin de la décennie pour atteindre 5315 étudiants.

Ray-Marc Dumoulin a aussi été élu conseiller municipal à la Ville de Saint-Hyacinthe de 2000 à 2009. Même s’il trouve que le temps a été bien long avant la réalisation du projet, il reconnaît que la solution n’était pas simple. Elle demandait la collaboration du Club de golf Saint-Hyacinthe.

« On en parlait. On échangeait avec les gens de la Ville. Tout le monde déplorait, mais personne ne poussait assez fort. Je comprends que quelqu’un a poussé assez fort dernièrement. Avec le nombre d’étudiants actuel, il fallait qu’il se passe quelque chose d’après moi. Je suis bien heureux qu’il y ait eu des suites là- dessus », affirme M. Dumoulin.

C’est surtout Roger Sylvestre, directeur général du Cégep pendant une décennie, qui a lancé un cri du cœur. Il a approché la Ville de Saint-Hyacinthe pour faire avancer le dossier, se rappelle le directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau.

« La condition pour l’ouverture de ce deuxième accès était de compléter le boulevard Casavant et de réaliser le tronçon sous l’étagement ferroviaire. Ça ne changeait pas grand-chose d’aménager l’accès vers le cégep si on n’avait pas un accès vers le nord nous permettant de nous rattacher à l’autoroute 20. Ça a toujours été clair avec le Cégep qu’on devait compléter le boulevard Casavant. Dès qu’on réaliserait ça, on effectuerait la deuxième voie, idéalement l’année suivante. C’est exactement ce qu’on est en train de faire », mentionne M. Bilodeau.

En juillet 2021, la Ville a inauguré le tunnel Casavant qui permet de relier le secteur Douville au nord de la ville. Ce projet a aussi fait l’objet de débats pendant près de 20 ans.

Et la suite?

Bien que le projet ne soit pas dans les cartons à court terme, le directeur général de la Ville reconnaît que le prolongement de l’accès vers la Faculté de médecine vétérinaire « aurait bien du sens » dans une vision à long terme. L’enjeu se situe principalement dans l’accès aux véhicules d’urgence lorsque des situations le demandent.

Au Cégep de Saint-Hyacinthe, ce nouvel accès pourrait bien changer l’achalandage des étudiants. « Quand on regarde d’où viennent nos étudiants, l’accès qu’on dit aujourd’hui arrière deviendra-t-elle l’accès avant? Ça pourrait bien arriver. On a une réflexion par rapport à l’entrée du collège. Est-ce qu’elle doit être où elle est aujourd’hui? Ce sont des questions qu’on se pose et qu’on examine avec nos architectes », souligne Emmanuel Montini.

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