Pour l’année 2022, Saint-Hyacinthe s’était hissée au 7e rang des municipalités ayant eu l’indice d’intensité le plus élevé par habitant. En 2023, elle améliore son taux d’intensité et descend au 16e rang. Le nombre de déversements à Saint- Hyacinthe est passé de 1365 en 2022 à 1063 en 2023. La durée globale de ces déversements a aussi diminué de près de 24 %, passant de 6734 heures en 2022 à 5142 heures en 2023, ce qui a influencé l’indice d’intensité par habitant. Cet indice se situe maintenant à 32,1 alors qu’il atteignait 59 en 2022.

« Ce palmarès nous confirme ce qu’on sait déjà et démontre une diminution des déversements par rapport à 2022. Preuve que nos actions commencent déjà à porter fruit », mentionne André Beauregard.

Un déversement se produit lorsque le réseau d’égout municipal n’est pas en mesure de traiter l’entièreté des débits des eaux usées lors de précipitations de forte intensité. L’indice d’intensité est calculé en fonction de la capacité des ouvrages et la durée des déversements. Notons toutefois qu’il est impossible de connaître le volume d’eau qui a été rejeté dans le cours d’eau pour chacun des débordements.

La Ville de Saint-Hyacinthe continue l’application de son plan de gestion des débordements, adopté en 2020. « La gestion de nos infrastructures est un défi complexe. Il faudra plusieurs années et des centaines de millions de dollars pour moderniser l’ensemble de nos infrastructures. Un appui financier renforcé du gouvernement est essentiel pour réduire au maximum nos rejets dans l’environnement », ajoute le maire de Saint-Hyacinthe.

Près de 40 % de l’ensemble du réseau d’égout de la ville de Saint-Hyacinthe est pourvu d’égouts unitaires. Ces conduites sont regroupées par bassins versants et sont munies d’ouvrages de surverses qui permettent les déversements dans la rivière lorsque les précipitations de forte intensité dépassent la capacité du réseau.

« Bien que la capacité de l’usine d’épuration soit suffisante pour assurer le traitement des eaux usées de la ville par temps sec et lors de précipitations de faible intensité, il s’avère impossible de traiter l’entièreté des débits en provenance du réseau d’égout municipal lors de fortes précipitations », mentionne l’administration de la Ville par le biais d’un communiqué.

De moins bons résultats à Saint-Damase

La Montérégie est toujours la région ayant la pire performance au Québec, selon la Fondation Rivières. Dans la MRC des Maskoutains, la situation dans la municipalité de Saint-Damase s’est particulièrement détériorée. Au 26e rang en 2022, elle se retrouve au 12e rang en 2023. Le nombre de déversements est passé de 103 en 2022 à 151 en 2023. L’indice d’intensité était de 38,3 en 2023. Au moment de mettre sous presse, la direction générale de Saint-Damase n’avait pas retourné notre appel.

La Fondation Rivières a publié la semaine dernière la mise à jour de son palmarès des déversements avec les données de 2023. Au Québec, on compte 44 765 déversements d’eaux usées dans les lacs et rivières en 2023. Bien que l’organisme constate une diminution du nombre de déversements, l’intensité des déversements a toutefois augmenté de 25 % par rapport à l’année précédente.

Pour la Fondation Rivières, les résultats de 2023 mettent en lumière les limites de la fréquence des déversements, soit l’indicateur utilisé par le ministère de l’Environnement. L’organisme propose d’établir un indicateur qui rend compte de l’impact des déversements sur les milieux naturels et les usages.