15 septembre 2011 - 00:00
Policiers et archéologues débarquent à Saint-Valérien
Diane Grégoire a été assassinée
Par: Le Courrier

Diane Grégoire a été l'innocente victime d'un meurtre. C'est la conclusion à laquelle en arrivent les enquêteurs de la Police de Longueuil, qui entameront aujourd'hui, jeudi, la fouille approfondie d'une parcelle de terrain située derrière la ferme Shefford, à Saint-Valérien-de-Milton.

Depuis qu’ils ont obtenu des résultats d’analyses concluants après une première perquisition sur les lieux, les policiers ont toutes les raisons de croire que les indices manquants à leur enquête se trouvent là, quelque part dans un champ de 10 000 pieds carrés entourant un incinérateur de carcasses de porcs.

Selon le porte-parole de la Police de Longueuil, Gaétan Durocher, il serait « fort possible » que le corps de Diane Grégoire y ait été brûlé. « Nous sommes à la recherche de fragments d’os, de morceaux de vêtements, de toute forme de résidu qui pourraient être utiles à l’enquête », a-t-il ajouté. Pour retrouver ces infimes indices, les policiers ont déployé depuis lundi un nombre impressionnant de machineries spécialisées et d’experts. Dès aujourd’hui, des anthropologues judiciaires, des pathologistes et des archéologues entreprendront avec les policiers de Longueuil et de la Sûreté du Québec de tamiser chaque centimètre de terre manuellement et à l’aide d’équipements mécaniques. La terre sera ainsi passée au peigne fin jusqu’à deux pieds de profondeur. Ce travail de longue haleine pourrait se poursuivre pendant plusieurs semaines, selon les policiers, qui « espèrent avoir terminé avant les premières neiges ». Pendant ce temps, les employés de la ferme Shefford poursuivent leurs activités. Précisons que rien ne laisse croire aux policiers que les employés ou les propriétaires de la ferme pourraient avoir un lien avec cette affaire.

Loin d’une arrestation

Si les enquêteurs ont bon espoir de dénouer le mystère entourant la disparition de Diane Grégoire, survenue le 31 janvier 2008, grâce aux fouilles menées à Saint-Valérien, ils refusent de préciser s’ils ont un ou des suspects dans la mire.

« On est encore loin d’une arrestation », a laissé tomber le porte-parole. Malgré tout, le simple fait de voir un déploiement policier de cette envergure permet à la famille de la disparue de pousser un soupir de soulagement. « Ça faisait longtemps qu’on attendait des développements. Les enquêteurs m’ont dit que le dossier avait beaucoup progressé en quelques semaines. On espère que les policiers trouveront des indices probants au plus vite pour que tout le monde puisse faire son deuil », a affirmé une cousine de Mme Grégoire. « Je vis ces nouveaux développements de façon très émotive », a confié une autre cousine de la disparue. « Même si on s’attendait à ce que l’enquête passe d’une disparition à un meurtre, ça fait quand même un choc de l’entendre. Juste de prononcer le mot, c’est horrible », a-t-elle ajouté en soulignant la difficulté avec laquelle les deux enfants de Mme Grégoire traversent cette nouvelle épreuve. La plupart des proches de Diane Grégoire n’acceptent de témoigner que sous le couvert de l’anonymat, craignant des représailles de son conjoint Paul Laplante, qui serait le dernier à avoir vu la disparue vivante selon les policiers. Celui-ci a déjà fait parvenir une mise en demeure à un membre de la famille Grégoire à la suite de commentaires qu’il avait formulés dans un article paru dans LE COURRIER.Paul Laplante est d’ailleurs formellement accusé d’avoir harcelé un membre de la famille de Diane Grégoire au point de lui faire craindre pour sa sécurité. Son procès est prévu en février 2012 au Palais de justice de Saint-Hyacinthe.

image