RCGR réclame pas moins de 4,1 M$ en dommages et intérêts à son compétiteur et à huit anciens employés à la suite de ce mouvement de personnel survenu le mois dernier, selon ce que révélait La Presse+ en début de semaine, en s’appuyant sur les procédures. On y faisait état des allégations et des récriminations de RCGT à l’endroit de Mallette qu’elle accuse entre autres « de sabotage, de concurrence déloyale et d’appropriation illégale d’information confidentielle » à la suite d’un départ groupé et sans préavis de six comptables, d’une gestionnaire et 11 employés administratifs, menés par la directrice associée, Chantal Bourgeois. Ils auraient tous déserté le bureau régional de Saint-Hyacinthe le 17 septembre pour rejoindre Mallette, selon la lecture des événements faite par RCGT dans sa poursuite. Cette dernière allègue que ces ex-employés auraient utilisé des informations confidentielles obtenues illégalement pour solliciter ses clients après leur arrivée en poste chez leur compétiteur.
Rejoint par La Presse+, le président du conseil de la firme Mallette, Mario Bédard, a partagé sa déception face à cette poursuite. Il a aussi laissé entendre qu’elle survient après qu’il ait tenté sans succès d’en venir à une entente négociée concernant l’acquisition des activités de RCGT à Saint-Hyacinthe. M. Bédard a aussi indiqué au journaliste Martin Vallières que les anciens employés de RCGT semblaient craindre la fermeture du bureau de Saint-Hyacinthe et leur transfert.
Tout compte fait, la réclamation de 4,1 M$ de RCGT se ventile ainsi : 3,5 M$ pour la perte de clientèle actuelle et future; 350 000 $ en dommages et intérêts punitifs répartit entre les comptables et les cadres concernés et finalement une somme de 300 000 $ pour atteinte à la réputation à l’image et frais d’enquête.
Devant la Cour supérieure, RCGT a aussi demandé une injonction provisoire qui lui a été accordée en partie pour empêcher ses anciens employés d’utiliser tout document ou information qu’ils auraient pu emporter avec eux. Toujours selon La Presse+, Mme Bourgeois aurait été sommée de remettre tous les documents sur les employés et les activités d’affaires de RCGT qu’elle avait en sa possession.
LE COURRIER a tenté sans succès de joindre Mme Bourgeois pour obtenir ses commentaires. Sur son profil LinkedIn, elle se présente encore comme CPA CA associée de Raymond Chabot Grant Thornton, un employeur pour lequel elle œuvre depuis octobre 1987, soit depuis plus de 31 ans. Elle y suit aussi les activités de l’entreprise de transport Groupe Robert, un client qui a aussi été mentionné dans le cadre du litige actuel. Quant aux activités de RCGT à Saint-Hyacinthe, la firme dit avoir pris des mesures professionnelles pour maintenir la continuité de ses affaires.
Sur le site Internet de RCGT, le bureau régional de Saint-Hyacinthe est toujours bien présent, même si la liste des experts associés est vierge.
Notre appel logé au numéro de téléphone local de RCGT a toutefois abouti à la réception du bureau de Brossard. Là-bas, on nous a assuré que les activités maskoutaines de la firme se poursuivaient normalement et que les rumeurs d’un déménagement du bureau de Saint-Hyacinthe n’étaient pas fondées.