« Les gens ont eu peur que les épiceries manquent d’œufs, ce qui a mis une certaine pression sur l’industrie, mais en fait, le Québec compte cinq millions de pondeuses qui produisent chaque jour. La frénésie des consommateurs peut amener une certaine diminution des inventaires à quelques endroits, mais le remplacement se fait directement avec la distribution chaque jour », explique M. Lefebvre.
Ce dernier souligne aussi que les gens cuisinent plus ces jours-ci puisqu’ils sont à la maison, donc, oui, la demande pour les œufs est en hausse.
Le vide laissé par la restauration
En cette période de la COVID-19, le domaine de l’hôtellerie et de la restauration est temporairement arrêté, ce qui entraîne, cependant, une restructuration dans la distribution des œufs au Québec.
« En restauration et dans l’hôtellerie, les œufs distribués sont principalement de calibre moyen, ce qui diffère de l’offre en épicerie. Nous avons donc quelques défis au niveau de l’emballage présentement, mais en fait, tous les œufs qui étaient destinés aux entreprises fermées sont redirigés vers le commerce de détail. Donc, il n’y a aucun problème d’approvisionnement à prévoir », ajoute M. Lefebvre.
Les consommateurs risquent donc de découvrir sur les tablettes plus d’œufs de calibre moyen, et aussi, d’être tentés d’essayer des gammes d’œufs différentes comme les biologiques, les œufs de poules en liberté ou Oméga-3. Les ventes de ces catégories d’œufs explosent également en cette période de confinement.
Gestion de l’offre solide
« En cette période de pandémie, les mesures d’hygiène et les recommandations de notre gouvernement sont respectées dans toute la filière des œufs afin de protéger la santé de tous », tenait à préciser la Fédération des producteurs d’œufs du Québec, il y a quelques jours dans un communiqué de presse.
En temps normal, les fermes avicoles, de même que les postes de classification des œufs, sont assujetties à des règles très strictes de biosécurité, règles qui sont d’ailleurs resserrées durant la crise de la COVID-19. Des mesures ont également été rajoutées afin de protéger les travailleurs de l’industrie avicole.
« Je pense qu’il faut ici souligner notre gestion de l’offre qui est solide et bien implantée ici au Canada. Notre industrie est ainsi protégée et les consommateurs aussi, car nous avons juste à penser aux États-Unis qui subissent présentement des hausses de quatre à cinq fois sur le prix des œufs de consommation! Ici, nous restons un service essentiel et nourrir notre monde reste notre priorité », conclut Serge Lefebvre.