10 novembre 2016 - 00:00
Docteur Strange : mysticisme et psychédélisme
Par: Sarah Daoust Braun
Crédits : Buena Vista

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Pour le 14e film de sa méga franchise cinématographique, Marvel délaisse les gros bras et les destructions massives et remet au goût du jour un autre type de superhéros. L’univers des sciences occultes est habilement exploré par le nouveau venu, Docteur Strange, qui donne son nom au long-métrage.


Le personnage, créé par Steve Ditko et Stan Lee, a fait pour la première fois son apparition dans les comic books en 1963 et voilà qu’il ressurgit un demi-siècle plus tard au cinéma. 

Pour la petite histoire, avant d’être habité par des pouvoirs surnaturels, Docteur Strange (Benedict Cumberbatch) était le docteur Stephen Strange. Neurochirurgien basé à New York, ce dernier excelle dans son domaine, mais est plutôt du genre égocentrique, arrogant et matérialiste. En se rendant un soir à une soirée élitiste, sa voiture dévie de sa trajectoire et cause un accident de la route qui lui fait perdre l’usage de ses mains. Après avoir multiplié les opérations et investi toutes ses économies pour réussir à utiliser de nouveau cette partie du corps en vain, Docteur Strange, désespéré, entend parler d’un endroit au Népal où les miracles sont possibles. 

Là-bas, il fait la rencontre de l’Ancien (Tilda Swinton) qui l’initie aux arts mystiques. Très doué, celui-ci développe rapidement ses pouvoirs et tente d’arrêter Kaecilius (Mads Mikkelsen), un ancien élève qui a volé une incantation lui permettant de contrôler le temps et faire le mal. 

C’est une première incursion réussie dans l’univers marvelien pour le réalisateur et coscénariste Scott Derrickson, qui avait pour l’instant surtout penché du côté des films d’horreur (L’Exorcisme d’Emily Rose, Délivrez-nous du mal). Les directions artistique et photo, complètement éclatées, rappellent parfois le monde déconstruit d’Inception de Christopher Nolan. De même, le psychédélisme visuel associé à ce monde de sorciers mystiques s’éloigne en tout point du réalisme des Avengers et compagnie, et ça fait du bien. 

Benedict Cumberbatch, toujours remarquable peu importe le rôle, porte sur ses épaules ce long-métrage dense, un peu trop truffé de scènes d’action (film de superhéros y obligeant), mais avec quelques agréables pointes d’humour. Il incarne un homme complexe, en apparence narcissique et détestable, mais qui fait preuve de profondeur et d’humanité. Il souhaite aussi, bien entendu, sauver le monde des forces maléfiques et du méchant Dormammu, une espèce d’être extradimensionnel, avec qui il partage une scène quasiment hallucinogène et vaudevillesque. 

Tilda Swinton, Chiwetel Ejiofor, dans la peau du futur super-vilain Baron Mordo, et Benedict Wong, qui personnifie Wong un bibliothécaire bourru et allié de Docteur Strange, tirent tous également bien leur épingle du jeu dans une distribution somme toute plutôt impressionnante. 

Il ne serait pas étonnant de revoir certains d’entre eux dans une possible suite. On prédit déjà le succès de cet univers magique et de ce superhéros qui n’a rien à voir avec ses prédécesseurs.

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