10 mars 2016 - 00:00
Du député bashing
Par: Martin Bourassa

Régulièrement, la classe ­politique déplore le cynisme grandissant des citoyens à son endroit. Les politiciens ne se gênent pas non plus pour accuser les journalistes d’être les grands responsables de cette situation.

La semaine dernière, les Maskoutains ont cependant eu la preuve que nos élus sont parfaitement capables de nuire eux-mêmes à leur image. Ils n’ont pas besoin d’aide extérieure. De passage à Saint-Hyacinthe, une délégation de ­députés péquistes menée par Dave ­Turcotte, Stéphane Bergeron et Martine Ouellet a profité d’un arrêt en terre ­d’innovation pour attaquer la députée Chantal Soucy, de la Coalition avenir Québec. Sans surprise, ils ont annoncé leur intention de reprendre notre comté aux prochaines élections, un comté fort longtemps et adéquatement représenté par Émilien Pelletier et Léandre Dion. Ils auraient dû s’arrêter là et reprendre la route.

Mais invités à commenter le travail de Mme Soucy, ils n’ont rien trouvé de plus pertinent à dire que « lorsque M. Pelletier était député, les citoyens avaient un ­député qui connaissait ses dossiers et qui se levait à l’Assemblée nationale pour poser des questions .» Voilà une déclaration tout ce qu’il y a de gratuite, dans la mesure où elle ne résiste pas à l’analyse des faits. En moins de deux ans, Mme Soucy a fait plus d’interventions en Chambre que M. Pelletier… en six ans!

Et au rythme actuel, elle éclipsera ­facilement les chiffres de Léandre Dion.

Mme Soucy a la confiance de son chef et un dossier délicat entre les mains à titre de porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’énergie.

Cela tombe bien, car de l’énergie, Chantal Soucy semble en avoir à ­revendre. Elle est omniprésente dans son comté et n’est jamais à court d’initiatives. Lui reprocher d’habiter ­Boucherville au lieu de son comté, comme l’ont aussi fait les députés de passage, tient moins bien la route que pendant la précédente campagne électorale.

Depuis son élection, elle a su bien s’entourer et s’intégrer à la communauté maskoutaine. Nous n’avons jamais eu vent de groupes, d’organisations ou de simples citoyens qui n’ont pas été ­satisfaits de son travail. Au contraire.

Déterminée et bénéficiant de ­nombreux contacts au gouvernement, elle s’est forgé la réputation d’être tenace quand elle s’empare d’un dossier. Et même si les résultats ne sont pas ­toujours au rendez-vous, elle a la grande qualité de donner l’heure juste. Parfois trop juste au goût de certains, comme quand elle mentionne publiquement qu’une subvention pour le centre de congrès municipal de Saint-Hyacinthe est peu probable, dans la mesure où il n’y a aucun programme spécifique pour ce genre de projets au niveau provincial. Celle qui doit son élection à l’élan de son parti et à la conjugaison de plusieurs ­facteurs externes s’annonce comme une farouche adversaire à la prochaine élection. Le Parti québécois et le Parti libéral devront donc se présenter devant les électeurs maskoutains avec de meilleurs arguments s’ils veulent s’imposer.

Il faudra plus que des déclarations ­banales et inexactes pour la déloger.

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