Une promesse de vente est même déjà signée entre les parties, nous a confirmé le directeur général de l’organisme, Jean-Claude Ladouceur. Il envisage un projet d’environ 10 M$ qui pourrait permettre l’aménagement d’une centaine de logements abordables et subventionnés dans ce vaste immeuble.
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Ce sont les Sœurs elles-mêmes, dans un désir affiché que leur foyer puisse « revenir à la communauté », qui ont approché l’OHMA pour examiner les options possibles pour mettre en valeur la Maison mère Marie-Rivier, a rapporté M. Ladouceur. C’est aussi ce qu’avait laissé entendre la semaine dernière leur supérieure provinciale, Sœur Clémence Moreau, sans trop s’avancer sur la vocation précise. Les premiers échanges remontent à plus d’un an, a aussi indiqué M. Ladouceur.
Même si bien des ficelles restent encore à attacher, il prévoit que le projet pourrait s’adresser en partie à une clientèle de 60 à 65 ans environ. Certaines unités pourraient également être destinées à des « clientèles vulnérables », par exemple des personnes vivant avec un handicap qui nécessite un logement adapté.
L’OHMA évalue également les besoins de différents organismes communautaires pour voir si des partenariats pourraient être noués dans le cadre de ce projet. Une démarche similaire avait été réalisée en amont du projet Le Concorde, actuellement en construction au centre-ville. En plus des logements, il accueillera aussi une ressource dédiée aux personnes itinérantes au rez-de-chaussée ainsi que des studios de transition.
Pour ce nouveau projet, le montant de 10 M$ comprend l’acquisition du bâtiment et les rénovations nécessaires au nouvel usage. Une demande de financement sera formulée à la Société d’habitation du Québec via le programme Accès-logis. Encore une fois, un parallèle s’impose avec Le Concorde, qui a également bénéficié de ce programme. Règle générale, le montage financier se décline environ en trois parts plus ou moins semblables assumées par Québec, la Ville et l’organisme du milieu, dans ce cas l’OHMA. Le Collège Saint-Maurice, attenant à l’immeuble, n’est évidemment pas inclus dans la transaction.
La chapelle de la maison mère, qui forme une pièce architecturale particulière au sein du complexe, pourrait cependant être mise à profit. Au départ, Jean-Claude Ladouceur croyait plus prudent de proposer aux Sœurs de la conserver intégralement, mais au final, elles ont bien voulu qu’on l’adapte à un nouvel usage, a-t-il rapporté. « C’est vraiment un bel endroit », a-t-il commenté en parlant de toute la maison mère et imaginant déjà les possibilités qu’offre cet environnement unique.
Un précédent dans le voisinage
Si vous avez une certaine impression de déjà vu, c’est peut-être parce que l’opération rappelle étrangement l’histoire du siège social de l’OHMA, la Maison Champagnat, située à deux pas de là, sur la rue Pratte. Ancien noviciat des Frères maristes, l’immeuble au cachet patrimonial évident a depuis été reconverti pour accueillir 69 logements à loyers modiques en plus des bureaux de l’organisme.
Le projet envisagé actuellement à la Maison mère Marie-Rivier a encore bien des étapes à franchir puisque les travaux ne pourront débuter avant avril 2023, ce qui correspond au délai d’au moins deux ans prévu pour la construction de la nouvelle résidence. L’annonce de la semaine dernière risque cependant « d’accélérer les choses », maintenant que le projet est sur la place publique, s’est réjoui M. Ladouceur.
Rappelons par ailleurs que du côté des Sœurs de la Charité, qui doivent aussi déménager dans la future résidence du Groupe Lokia, la mise en valeur de leur maison mère sera effectuée par le Groupe Robin, qui avait déjà déposé une offre d’achat sur l’immeuble, valable jusqu’en 2026.