Les codes classiques de Shakespeare se mêlent à des codes plus actuels dans cette proposition adaptée et mise en scène par Martin Lavigne. « Il y a une grande modernité et surtout une accessibilité », lance François Gadbois, l’un des huit comédiens à monter sur scène, en parlant de cette version unique en son genre de La mégère apprivoisée.
L’histoire elle-même est intemporelle. On y voit naître l’amour entre Catharina, une jeune femme indépendante, et l’un de ses prétendants, Petruchio, un jeune homme qui tente de la séduire de façon bien maladroite en affichant sa dominance.
« Catharina est une fille rébarbative à l’amour parce qu’elle n’aime pas les codes de son époque et parce que son père l’oblige à prendre des prétendants qui ne sont pas à son goût », raconte François Gadbois, qui joue le rôle de Lucentio, le serviteur du père de Catharina.
Malgré les quelque 430 ans qui nous séparent de son écriture, la pièce aborde des thèmes qui font écho à des enjeux encore bien d’actualité. L’égalité des sexes et la notion de consentement, notamment, sont au cœur de cette œuvre mythique. « On n’avait même pas besoin d’enlever une couche de poussière sur les sujets abordés dans la pièce », affirme le comédien.
La présentation de l’histoire, elle, a cependant été mise au goût du jour, que ce soit par la manière dont les personnages interagissent entre eux ou par les costumes qu’ils portent. Une approche à la limite du steampunk ose même le texte de présentation de cette relecture de la pièce. « Il n’y a pas de crinoline, mentionne François Gadbois. Le personnage de Catharina est très steampunk. C’est une fille d’aujourd’hui. Mais il y a aussi d’autres personnages, comme le mien, qui sont plus dans les codes du Shakespeare classique. »
Avant de présenter la pièce au public maskoutain samedi dans le cadre d’une tournée d’une soixantaine de dates à travers le Québec, la troupe de La mégère apprivoisée s’était arrêtée au Centre des arts Juliette-Lassonde récemment pour une série de représentations scolaires.
« C’est là où le cliché de penser que Shakespeare est complexe disparaît : en jouant devant les jeunes », soutient le comédien.
« C’est super ludique et accessible. On ne se prend pas la tête. Parfois, au théâtre, on va voir des pièces et on se demande ce qu’on regarde. On se dit que c’est comme si les gens étaient restés entre eux dans leur création. Mais nous, ce qu’on fait, c’est qu’on raconte une histoire. »
En plus de François Gadbois, les comédiens Amélie Clément, Charles Brien, Yves Bélanger, Jean-François Poulin, Marc-François Blondin, Charlène Beaubien et Kevin Tremblay font partie de la distribution.
La pièce La mégère apprivoisée sera présentée à la salle Desjardins du Centre des arts Juliette-Lassonde le samedi 29 mars, à 20 h.