Cet effort de guerre a permis d’atteindre un plateau de nouveaux cas se situant entre 800 et 1000 par jour, ce qui est loin d’être négligeable. Mais il importe pourtant de faire encore mieux et de le faire rapidement. C’est pour cela qu’on nous impose encore un mois d’efforts, de restrictions et de collaboration. Au premier défi de 28 jours, notre premier ministre en a ajouté un second qui nous conduira vers le 23 novembre, avec un bilan à mi-chemin.
On souhaite voir la courbe des nouveaux cas fléchir vers un horizon de 500 et voir le nombre et l’intensité des éclosions chuter de façon importante. Des gens meurent de la COVID-19 tous les jours et chaque décès est un décès de trop, a rappelé M. Legault à juste titre.
Face au prolongement des mesures d’austérité sanitaire, il est difficile d’être surpris. C’était prévisible et il suffit de regarder le nombre de cas et de décès qui s’additionnent pour s’en convaincre. La seconde vague est réelle et très forte au Québec. Et que dire de la situation en France par exemple, où la pandémie semble hors de contrôle. Heureusement, il y a des endroits pires que nous dans leur gestion de la pandémie, mais il y en a de meilleurs aussi. Vivement qu’on se compare à l’élite. Le moment venu, il faudra y réfléchir et savoir en tirer les leçons qui s’imposent. Mais ce moment apparaît encore lointain. Nous avons les deux pieds dans l’urgence et il faut redoubler d’ardeur. Encore et toujours.
Au plan de match qui consiste à maintenir les écoles ouvertes le plus longtemps possible et à permettre au maximum de gens de continuer à travailler s’ajoute maintenant la volonté de sauver Noël, ou quelque chose qui lui ressemblera. Ce Noël s’annonce intimiste, sans party de famille ni grand rassemblement festif. Un Noël ennuyant, a même prédit Justin Trudeau.
La situation ne s’améliorera pas comme par magie et il ne faut pas s’attendre à ce que Québec desserre la vis en décembre. Il faut plutôt s’attendre à voir les défis de 28 jours se succéder jusqu’à la mise au point d’un vaccin efficace.
Dans la région maskoutaine, on ne peut pas dire que nous sommes épargnés depuis le début de la seconde vague. Des éclosions majeures ont été recensées dans des résidences pour personnes âgées ainsi qu’à l’infirmerie du Séminaire. La COVID-19 n’épargne pas non plus nos écoles publiques et privées, autant au primaire qu’au secondaire et au collégial. Aux cas positifs s’ajoutent tous les élèves en quarantaine. Pas plus tard que cette semaine, c’était au tour de l’Institut de technologie agroalimentaire de suspendre ses activités en présentiel jusqu’au 9 novembre et de tout miser sur la formation en ligne d’ici là. Dans ce cas, on s’inquiétait du fait que certains étudiants avaient pu être exposés à la COVID-19 lors de rassemblements privés. Vaut mieux prévenir que guérir en effet. Guérir, c’est ce que devront faire sans doute une quinzaine de clients qui ont fréquenté la salle de billard Le Dooly’s à la mi-octobre, soit juste avant que la région ne passe au rouge. On le voit, le virus est actif à bien des endroits et s’attaque à toutes les tranches d’âge.
Ce n’est donc pas le temps de relâcher la pression, même si la fatigue ou l’impatience nous gagne. Même si on sympathise avec les restaurateurs, les propriétaires de salle de réception ou de spectacles et les propriétaires de salles d’entraînement, les appels de certains qui souhaitent rouvrir leurs portes à tout prix ne peuvent être encouragés.
Il faut au contraire les dénoncer et sévir pour éviter l’effet d’entraînement, la désobéissance civile et l’anarchie. En Italie, la cohésion sociale est mise à mal ces jours-ci par une série de manifestations violentes. Nous n’avons pas besoin de cela chez nous. L’heure est à la résilience et à la solidarité même si les résultats se font attendre. Se soucier de la santé des autres doit demeurer une grande priorité collective. Il importe aussi de voir au moral des troupes, pour ne pas qu’elles se laissent envahir par la déprime et le découragement. On savait que la bataille serait longue et qu’elle nous imposerait quelques sacrifices au passage. C’est bel et bien le cas.