Après deux journées de grève rotative à travers la province, c’était au tour de la Montérégie, de l’Estrie, de la Mauricie et du Centre-du-Québec de débrayer pour 24 heures.
Les enseignants et employés de la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSH) ont fait le pied de grue devant chacun des établissements du territoire avant de converger vers le siège social de la CSSH, sur l’heure du dîner.
Durant près d’une heure, plusieurs centaines d’enseignants ont bloqué les accès au bâtiment administratif de la rue Sainte-Anne en guise de protestation. Le Syndicat des employés de soutien de la CSSH s’est joint au blocus.
« Les profs revendiquent des services et des conditions de travail. Le gouvernement touche à la tâche, qui est déjà lourde en raison des coupures. Les services aux élèves sont maintenus grâce aux profs. Nous tenons l’école à bout de bras et ce n’est pas juste une figure de style », a dénoncé le président du Syndicat de l’enseignement Val-Maska, Luc Beauregard, devant ses troupes galvanisées.
Même si la fermeture des écoles et des services de garde a causé des maux de tête à certains parents, M. Beauregard a affirmé que la population était solidaire de leurs actions. « Des profs m’ont fait parvenir des lettres de parents qui se disent derrière nous. En 14 ans, c’est la première fois que je vois ça. »
La mobilisation était également très forte au Cégep de Saint-Hyacinthe où près de 500 syndiqués étaient réunis devant le collège pour manifester, forçant ainsi la levée des cours pour la journée.
« Nous voulons que le gouvernement entende nos revendications, car la qualité de l’enseignement va en souffrir si les propositions patronales passent », ont prévenu les présidentes du Syndicat des professeurs du Cégep de Saint-Hyacinthe et du Syndicat du personnel de soutien, Selma Bennani et Caroline Dubois.
Mme Dubois a qualifié de « médiocres » les offres salariales déposées par le gouvernement. « Les gens en ont assez du plan d’austérité. Il faut préserver les services et être capable de retenir les gens dans la fonction publique. »
Les deux présidentes ont dit craindre pour la permanence des emplois dans le secteur collégial.
Peu d’impact sur les usagers
Les piquets de grève étaient également dressés devant l’ensemble des établissements de santé du territoire Richelieu-Yamaska.
À l’exception des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), les syndiqués de l’ancien Centre de santé et de services sociaux Richelieu-Yamaska (CSSSRY) ont débrayé pour la journée, se relayant aux 42 minutes aux lignes de piquetage en raison de la loi assurant le maintien des services essentiels.
« Ça ne change rien [la grève sur les services aux usagers]. Régulièrement, on manque de personnel donc on ne peut même pas donner un plein service ou encore, c’est l’employeur qui n’est pas capable d’assurer les remplacements », a soutenu la présidente du Syndicat paratechnique du CSSSRY, Sylvie Lachambre.
De son côté, le Syndicat des techniciens et professionnels du CSSSRY a procédé à une « grève des tâches administratives, un moyen de pression aussi efficace parce qu’il compliquera la gestion financière du réseau sans pour autant que la population ne se sente prise en otage », a déclaré la présidente Lucy Mousseau.
Si l’impasse n’est pas dénouée à la table de négociation d’ici peu, le Front commun prévoit débrayer à nouveau en Montérégie les 12 et 13 novembre.