20 août 2020 - 14:02
Bilan COVID-19 de la PDG du CISSSME
Élever la barre
Par: Martin Bourassa
Répondant à notre invitation, la présidente-directrice générale du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME), Louise Potvin, a fait le point dans nos pages la semaine dernière sur la manière dont son établissement a géré la pandémie et est venu à bout de la première vague. Un exercice pertinent à l’aube d’une possible deuxième vague automnale, dans la mesure où les bons et les mauvais coups des cinq derniers mois seront fort utiles si la crise repart de plus belle.

Cette fois, le CISSSME et les autres bibittes du genre ne pourront plaider l’effet de surprise pour expliquer les ratés et les dérapages sur le terrain. Les attentes seront beaucoup plus élevées face au système de santé.

Sans grande surprise, Louise Potvin a dressé un bilan positif de sa gestion et de la réponse organisationnelle à la pandémie sur le territoire couvert par le CISSSME, une structure qui s’étend de Longueuil à Acton Vale en passant par Beloeil, Sorel et Saint-Hyacinthe. À écouter la PDG, elle n’a fait que des bons coups.

Il serait intéressant de savoir si les instances syndicales et tous les professionnels partagent cette analyse, mais si l’on se fie aux résultats, disons que le bilan général nous apparaît à nous aussi beaucoup plus positif que négatif dans l’ensemble.

Et nous n’avons pas l’habitude de porter des lunettes roses!

Que ce soit dans les hôpitaux du territoire ou dans les centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD), il n’y a pas eu d’hécatombe comme on a pu en voir ailleurs, comme dans la grande région de Montréal par exemple. Nous avons eu notre part de décès et de cas positifs, mais le défi a été surmonté. La contribution de l’armée a quand même été nécessaire à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe où la COVID-19 a fait une vingtaine de décès.

Mme Potvin a d’ailleurs défendu la décision d’en faire un centre d’hébergement régional en début de pandémie afin d’y regrouper des cas provenant de ressources intermédiaires et de résidences moins bien nanties pour composer avec cette clientèle. Elle a confirmé qu’il en sera de même en cas de deuxième vague.

Voilà qui est quand même assez risqué dans la mesure où une éclosion dans ce qui se veut le plus gros CHSLD de la province pourrait avoir des conséquences désastreuses. Le risque est majeur et on se demande encore si ce n’est pas que de jouer avec le feu que d’en faire le CHSLD de référence.

Parlant d’expériences concluantes qui seront répétées, Louise Potvin a parlé de la concertation régionale entre les établissements de la sous-région, des cliniques de dépistage et du concept discutable des zones chaudes et froides. C’est dans ces zones à intensité variable qu’on séparait la clientèle et où le personnel soignant a parfois dû multiplier les va-et-vient dans des situations extrêmes, faute de pouvoir faire autrement, a reconnu Mme Potvin. Ces mouvements de personnel entre les zones chaudes et froides ont été vivement dénoncés le printemps dernier, a semblé s’étonner Mme Potvin en disant que les médecins ont l’habitude de le faire sans que cela soulève un tollé comme ce fut le cas chez les infirmières et les préposées aux bénéficiaires.

Dans la mesure où 189 employés du Réseau Richelieu-Yamaska ont reçu un diagnostic positif lors de la première vague, il y a sans doute lieu de faire mieux ou autrement. D’emblée, il serait peut-être utile d’abolir les zones froides et de considérer que tous les espaces, les unités et les départements des hôpitaux et des CHSLD sont des zones chaudes en temps de pandémie. Si on obligeait l’ensemble du personnel à adopter des protocoles rigoureux en tout temps et partout, on enlèverait le faux sentiment de sécurité lié au fait de travailler en zone froide alors qu’il est reconnu que des patients peuvent être asymptomatiques.

Voilà qui contribuerait à éliminer les risques associés au mouvement de personnel entre les établissements et les zones froides et chaudes et à atténuer la contamination, dans la mesure où tout l’équipement de protection est disponible bien entendu. Espérons qu’il le sera.

À l’aube d’une possible seconde vague, il ne faut surtout pas se satisfaire de nos réussites passées, il faut viser à faire encore mieux.

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