« C’est un peu le rêve américain que je m’en vais vivre », a-t-elle lancé au bout du fil, le sourire dans la voix, lorsque jointe par LE COURRIER.
Plus d’une vingtaine d’universités – américaines et québécoises – avaient démontré de l’intérêt à son égard. Éloïse a finalement arrêté son choix sur les Huskies de l’Université Northeastern, une équipe de division 1 de la NCAA qui l’avait sur son radar depuis plus de deux ans.
« Ils m’avaient vue à la Coupe Dodge quand je jouais midget et ils étaient vraiment intéressés, a confié la Maskoutaine de 18 ans. J’ai visité l’université et j’aimais beaucoup le campus et l’ambiance avec les filles, puis le contact avec les coachs était bon. »
Cette saison, Éloïse Caron a fait la pluie et le beau temps avec les Titans du Cégep de Limoilou. Elle a cumulé 25 buts et 26 passes, pour un total de 51 points, et ce, en seulement 24 matchs.
Ces statistiques la placent au 4e rang des pointeuses du circuit collégial québécois de hockey féminin D1, en plus de faire d’elle la deuxième meilleure buteuse de la ligue. Elle a obtenu deux buts ou plus lors de sept matchs, réussissant au passage deux tours du chapeau. Elle a été blanchie de la feuille de pointage dans seulement quatre matchs.
« Je me suis beaucoup entraînée l’été dernier et je suis vraiment arrivée prête pour cette saison », a souligné Éloïse pour expliquer ses succès sur la patinoire.
Sa progression entre sa première et sa deuxième saison avec les Titans est néanmoins fulgurante. Elle a enregistré presque deux fois plus de points que l’an dernier, alors qu’elle avait obtenu 28 points à sa saison recrue.
« J’ai mis les efforts pour y arriver, donc de voir que les résultats sont là, je suis vraiment contente », a-t-elle affirmé avec fierté.
Les Titans ont terminé au 1er rang du classement au terme de la saison régulière. Ils ont entamé leur parcours en séries éliminatoires le week-end dernier.
Ouvrir des portes
En se tournant vers les États-Unis la saison prochaine, Éloïse Caron souhaite poursuivre sa progression en tant qu’athlète et, du même coup, aspirer à de nouvelles opportunités.
« J’avais besoin d’un changement. J’avais envie de relever de nouveaux défis », a-t-elle souligné.
« Aller aux États-Unis va peut-être m’ouvrir des portes sur des opportunités que je n’avais pas au Québec. J’espère aussi avoir d’autres invitations au niveau de Hockey Canada et me faire voir auprès des équipes professionnelles qui viennent d’arriver [avec la création de la Ligue professionnelle de hockey féminin] », a ajouté celle qui a remporté la médaille d’or avec Équipe Canada au Championnat du monde des moins de 18 ans en 2023.
Avec la réussite de l’implantation de la LPHF, la Maskoutaine ne cache pas son désir d’accéder un jour aux rangs professionnels. « C’est un but que j’aimerais atteindre, donc c’est sûr que [l’arrivée de cette ligue] est une grande source de motivation. Je vais consacrer beaucoup d’efforts pour y arriver un jour », a-t-elle dit.
Éloïse était d’ailleurs présente au tout premier match de l’équipe montréalaise de la LPHF, disputé à Ottawa au début janvier. Un rendez-vous qu’elle n’aurait manqué pour rien au monde.
L’engouement généré par l’arrivée de cette ligue professionnelle féminine n’est pas surprenant, selon la hockeyeuse.
« Je pense que les gens attendaient ça et, maintenant que c’est là, ils veulent que ça reste, donc ils sont au rendez-vous », a-t-elle soutenu.