Si le RCI semble avoir été longuement discuté et mûrement réfléchi par les membres du conseil de la MRC (voir autre texte ici), une certaine frange de la population maskoutaine a encore certaines inquiétudes concernant la question de l’éolien.
La nouvelle a été froidement accueillie par les principaux détracteurs du projet. La présidente du Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain (CCCPEM), Pascale Pinette, salue l’adoption du RCI relatif aux éoliennes de la MRC pour son potentiel restrictif du développement des éoliennes sur les terres agricoles et dans les milieux boisés, mais dénonce cependant l’attitude du gouvernement provincial qui « accélère le développement de projets éoliens par des compagnies privées en l’absence d’un BAPE générique sur l’ensemble des énergies renouvelables ».
Mme Pinette compare le RCI à un « pansement rapide devant l’urgence de protéger nos terres agricoles et nos milieux naturels contre un développement néo-libéral ».
« La transition écologique n’est pas une opportunité d’affaires pour les corporations; c’est un projet de société de la plus haute importance qui mérite un débat de société et une planification holistique et efficace. Avant de sacrifier nos terres agricoles pour la production d’énergie, il faut étudier les incohérences de notre gestion de la production d’énergie, particulièrement l’attribution d’énergie à des industries énergivores qui ne sont pas au service de la décarbonation », dénonce la présidente du CCCPEM dans une lettre ouverte disponible ici.
De son côté, le porte-parole du Comité maskoutain de vigilance éolienne (CMVÉ), Jacques Tétrault, estime que la population n’a pas été entendue dans ce dossier. « Le conseil de la MRC a simplement pris exemple sur ce qu’ont fait les autres MRC, explique M. Tétrault. J’ai l’impression que les élus n’ont pas pris le temps ou simplement pas eu le goût de lire les articles scientifiques sur le sujet. Ils ne sont guidés que par les redevances. Dans le fond, je les comprends un peu, les municipalités ont besoin d’argent. Mais il n’y a pas que ça qui compte. Il y a bien eu une soirée de consultation, mais c’était plus une soirée d’information. Ils disent qu’ils ont consulté la population, mais ce n’est pas vrai. C’était une consultation bidon. Dans une vraie consultation, on écoute les commentaires et, surtout, on en prend compte. »
Pour le préfet de la MRC des Maskoutains, Simon Giard, l’adoption du RCI est pourtant « une bonne chose de faite ».
« Nous sommes très satisfaits. Ça met les balises pour la suite. Ça protège les terres agricoles. […] Nous avons retardé l’adoption du RCI parce que nous voulions faire toutes les vérifications. Rien ne pressait », explique M. Giard.
Le préfet estime que la grande partie de la population de la MRC n’est pas inquiète outre mesure quant à la venue d’éoliennes sur le territoire. « ll y a tout un processus pour protéger les municipalités et les citoyens. Personne ne va se réveiller un matin avec une éolienne sur son terrain. On ne peut pas plaire à tout le monde, c’est le cas avec chaque nouveau règlement, mais la MRC a fait ses devoirs », conclut le préfet.