L’organisme, déjà bien installé à Belœil depuis sa création en 1996, louait des locaux à raison d’un soir par semaine à Saint-Hyacinthe, mais devait régulièrement déménager depuis la fin des années 2000. En janvier, la directrice générale, Geneviève Landry, a convaincu le conseil d’administration de louer un local qui serait exclusivement consacré à l’organisme et de trouver du financement par la suite.
Actuellement, Entraide pour hommes a besoin d’amasser 200 000 $ pour faire fonctionner ses nouvelles installations à leur plein potentiel pour la prochaine année. Un comité de financement verra le jour pour y parvenir. Pour l’instant, le local est ouvert le jeudi et devrait l’être à raison de deux jours par semaine à partir de septembre.
Mme Landry a expliqué que c’était une nécessité de faire ce pas après 15 ans sans local permanent. Au début des années 2000, le CLSC des Maskoutains prêtait des locaux à l’organisme, mais avec la création du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS), le partenariat n’a plus été possible.
Pour l’année 2024-2025, ce sont 85 hommes de Saint-Hyacinthe qui se sont déplacés à Belœil pour les quelques rencontres individuelles d’accueil, car une seule séance de groupe pour huit hommes était offerte chaque semaine à Saint-Hyacinthe. Toutefois, de ce nombre, 35 % ont abandonné en cours de route, notamment en raison de la gestion du déplacement.
« Les hommes ne sont pas prêts à faire des kilomètres pour demander de l’aide et certains n’ont pas de voiture. Ils n’ont pas non plus un sentiment d’appartenance quand ils vont à Belœil », a affirmé Mme Landry. Les besoins sont toutefois immenses alors qu’entre 300 et 600 cas de violence conjugale sont recensés chaque année dans la région maskoutaine et que l’indice de vulnérabilité est élevé.
Grâce au nouveau local, la directrice générale s’attend à ce que le nombre d’hommes soutenus double dans la prochaine année. Le nombre de demandes est en hausse alors que la dénonciation se fait davantage.
Les hommes pourront désormais être reçus pour les rencontres individuelles. Plusieurs groupes se réuniront aussi chaque semaine. Une des options est 20 séances de groupe sur le thème « Dire non à la violence » et l’autre cinq séances est plus axé sur la sensibilisation.
L’endroit, le bureau 103 du 2780, avenue Raymond, a aussi été choisi pour être le plus central possible et donc accessible. « Avant, c’était comme une histoire d’amour inachevée avec Saint-Hyacinthe », a lancé Mme Landry. Désormais, le contexte sera plus favorable pour faire la promotion des services.
« C’est plus qu’un simple local. C’est un lieu d’écoute, de respect et surtout d’espoir. Nous savons que c’est difficile pour les hommes de demander de l’aide. Ici, nous voulons offrir un lieu où ils peuvent parler, se déposer et se reconstruire sans jugement », a déclaré le président du conseil d’administration, Stéphane Gilbert.