Ne comptez pas sur LE COURRIER pour vous dire pour qui voter ou ne pas voter à cette élection municipale à la Ville de Saint-Hyacinthe. Entre Marijo Demers et André Beauregard, notre cœur balance.
Au terme de cette campagne qui s’achève et qui connaîtra son aboutissement dimanche soir, il nous semble bien difficile de départager les deux candidats à la mairie. On a beau éplucher leurs programmes électoraux, comparer leurs engagements et faire la liste des pour et des contre, il n’y a pas de grandes distorsions entre eux. On l’a d’ailleurs entendu à quelques reprises récemment et en débat, ils sont souvent sur la même longueur d’onde, l’un n’hésitant pas à dire qu’il est d’accord avec l’autre!
Même si Mme Demers et M. Beauregard s’entendent sur la destination, ils ont parfois de petites divergences sur la manière de faire ou les moyens d’y arriver, comme pour la promenade Gérard-Côté, mais on ne sent pas de profondes divisions.
Quelle peut bien être la question de l’urne, demandez-vous? Force est de constater qu’on en revient toujours à l’idée de départ : la nouveauté ou la continuité? Dans cet esprit, la première notion serait incarnée par Marijo Demers et la seconde par André Beauregard, conseiller du secteur Douville depuis 12 ans. Pourquoi le mot « nouveauté » plutôt que « changement » pour désigner l’ancienne candidate défaite de Québec solidaire aux élections de 2018 dans le comté de Saint-Hyacinthe? Parce qu’on ne peut pas dire qu’elle est en rupture radicale avec ce qui s’est fait avant elle. C’est dans la manière qu’elle souhaite s’imposer et incarner un vent nouveau à l’hôtel de ville. Les mots « transparence », « participatif », « collectif » et « consultatif » lui collent bien sûr à la peau. Ces mots ont certes été utilisés à quelques reprises pendant les années Corbeil, mais parfois un peu dénaturés.
Marijo Demers n’a peut-être pas beaucoup de contacts dans le monde des affaires, où son passé et ses idées solidaires sèment l’inquiétude, mais elle est une communicatrice aguerrie qui sait se vendre et défendre ses idées.
Accéder à la mairie comme le souhaite Mme Demers et le faire à la tête d’une équipe qui présente des candidats dans les 11 districts est un objectif ambitieux.
Trop? On verra dimanche soir. Si Saint-Hyacinthe unie parvient à faire élire une majorité de conseillers, on pourra parler d’une surprise, voire d’une révolution tranquille. On pourrait cependant être loin du compte. Pourquoi? Parce que pour plusieurs Maskoutains, la continuité a quelque chose de bon et de rassurant.
On ne peut pas nier que la Ville de Saint-Hyacinthe est en bonne posture sur le plan économique et dans bien d’autres domaines. Dans l’ensemble, le bilan des réalisations du dernier conseil se défend aisément, et ce, même si André Beauregard n’aime pas être associé à la continuité. Il assure qu’il imposera davantage ses vues et ses manières et qu’il n’hésitera pas à se démarquer, aussi souvent que nécessaire, de son prédécesseur. Mais de fait, André Beauregard est capable de reconnaître les bons coups et les torts du conseil sortant. Il n’a pas caché qu’il souhaitait s’investir pour améliorer la communication et l’image de la Ville auprès des médias, des citoyens et des employés.
Au cours des dernières semaines, André Beauregard s’est même métamorphosé sous nos yeux. Il a pris du coffre, de l’assurance. Si on sentait au départ qu’il s’était porté volontaire pour barrer la route à Marijo Demers faute de mieux, il a commencé à se voir calife à la place du calife et à y croire. Il dégage une assurance nouvelle et beaucoup de confiance.
Au point de pouvoir tenir tête et de pouvoir imposer ses vues à la direction générale? Nous aimons y croire.
Dans le cas de Mme Demers, nul doute qu’elle risquerait pour sa part d’indisposer, voire d’inquiéter davantage la direction générale.Quoi qu’on ait déjà vu par le passé des élus de qui on pensait qu’ils allaient débarquer tel un chien dans un jeu de quilles à l’hôtel de ville de Saint-Hyacinthe, se transformer du tout au tout et rentrer bien sagement dans le moule. Le nom de Jeannot Caron, ça vous dit-il quelque chose? Mais Marijo Demers donne plutôt l’impression de vouloir briser le moule!
Quoi qu’il arrive, nous sommes convaincus que la Ville de Saint-Hyacinthe sera entre très bonnes mains pour la suite. Unie ou pas.