5 septembre 2024 - 03:00
Éoliennes : la MRC des Maskoutains reporte l’adoption de son règlement
Par: Zineb Guennoun | Journaliste de l'Initiative de journalisme local
Dévoilé au mois de juin, le règlement de contrôle intérimaire relatif aux éoliennes de la MRC des Maskoutains fera l’objet de légères modifications avant son adoption plus tard cet automne. Photothèque | Le Courrier ©

Dévoilé au mois de juin, le règlement de contrôle intérimaire relatif aux éoliennes de la MRC des Maskoutains fera l’objet de légères modifications avant son adoption plus tard cet automne. Photothèque | Le Courrier ©

Déposé en séance du conseil des maires, le règlement de contrôle intérimaire (RCI) encadrant l’implantation d’éoliennes subira quelques changements. Le 21 août, le conseil de la MRC des Maskoutains a décidé de reporter l’adoption de son RCI, alors qu’il devait être approuvé ce jour-là.

C’est au début de la séance ordinaire que le conseil de la MRC a décidé de modifier l’ordre du jour en retirant la résolution relative à l’adoption du RCI.

« Le comité d’aménagement s’est réuni pour réfléchir aux commentaires recueillis lors de la consultation publique et dans chacune des municipalités. Les agriculteurs nous demandent souvent pourquoi on n’est pas capables d’implanter des éoliennes dans les zones boisées puisqu’elles sont interdites près de ce secteur. Il y aurait peut-être des situations particulières dans lesquelles le projet pourrait se concrétiser sans que ça nuise à l’agriculture. Selon le RCI, cela ne pourrait pas se faire, alors on a décidé de se pencher sur la question et de voir ce que notre service d’urbanisme pourrait offrir comme possibilités », a souligné Simon Giard, préfet de la MRC des Maskoutains et maire de Saint-Simon.

Soulagés par cette nouvelle, la quinzaine de citoyens présents à cette réunion ont toutefois tenu à manifester leur insatisfaction vis-à-vis de la série de mesures établies dans le RCI et ont demandé à ce qu’il y ait davantage de rigueur dans les changements qui y seront apportés.

« Je comprends très bien le rôle de la MRC dans la réglementation du territoire. C’est dans une ambiance de collaboration qu’on veut que cela soit fait. On se rend compte que les entreprises ont un intérêt financier et la MRC aussi. Les municipalités sont en manque d’argent depuis au moins 25 ans au Québec. […] Pour moi, une activité industrielle n’a pas sa place en territoire agricole », a lancé Jacques Tétreault, agriculteur et professeur à la retraite.

Selon lui, toute l’information en lien avec le projet éolien n’est pas assez vulgarisée et les entreprises intéressées à construire des éoliennes dans la région présentent uniquement les avantages de ce projet en ne citant aucun inconvénient.

« Des compagnies privées veulent construire des éoliennes dans nos régions agricoles parce que nous sommes proches des grands centres et surtout près des lignes de transport d’électricité. Ne serait-il pas préférable d’implanter ces parcs éoliens dans les régions plus venteuses comme la Baie-James et autour des bassins électriques? » s’est interrogé Gérard Montpetit, membre du Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain (CCCPEM).

M. Giard affirme que le RCI a été élaboré pour protéger les terres agricoles. Il ajoute que, même si quelques modifications seront apportées, les autres mesures proposées dans le RCI demeureront les mêmes. « Seulement 3 ou 4 % du territoire est admissible à la construction d’éoliennes. Le RCI a été mis en place pour protéger le territoire agricole. On a mis des balises pour ça et les agriculteurs sont également protégés. Même l’Union des producteurs agricoles (UPA) est représentée sur notre comité d’aménagement. Les distances séparatrices ont été mises en fonction de ce qui se fait ailleurs au Québec. C’est notre décision et cela ne va pas changer. On a tranché et c’est notre dernier mot. »

M. Tétreault suggère de s’en remettre au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). « C’est seulement par le biais de ce Bureau qu’on peut aller jusqu’au fond des choses afin de prendre des décisions éclairées. Actuellement, l’information est diffusée au compte-gouttes. C’est ce qu’on a fait dans le dossier du gaz de schiste. On a réussi à avoir de l’information pertinente et on a constaté que cela n’avait pas d’allure et qu’on ne devait pas aller de l’avant avec ça. Il y a des municipalités et des MRC qui ont demandé au gouvernement de tenir un BAPE sur la question des éoliennes. Pourquoi ne pas suivre le même exemple? »

Simon Giard indique que le RCI devrait être adopté d’ici le mois d’octobre et que peu de changements y seront apportés. « Ce n’est pas si pressant que ça. On a encore du temps devant nous. »

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