Dans la semaine du 4 au 8 juillet, la moyenne de prix sur le territoire de la MRC des Maskoutains est passée de 215,6 ¢ à 209,3 ¢. Au début de la semaine, le prix était descendu à 205,9, mais demeure tout de même au-dessus des prix disponibles sur la Rive-Sud. Dans la MRC de Beauharnois-Salaberry, la moyenne de prix est tombée sous le 2 $. Au terme de la semaine, les prix à Brossard et à Longueuil atteignaient respectivement 198,4 ¢ et 200,0 ¢.

Les prix de l’essence sont habituellement plus élevés sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) puisque les essenceries ont un coût d’acquisition supérieur en raison de la taxe de 3 ¢ dédiée au financement du transport en commun.

« Depuis quelques semaines, les prix affichés dans le Grand Montréal sont inférieurs parce que les stations-service de l’endroit ajustent leurs prix plus rapidement aux mouvements des indicateurs pétroliers », estime la recherchiste- analyste à CAA-Québec, Isabelle Godbout.

Le professeur au Département des sciences économiques de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal Charles Séguin explique que trois facteurs influencent le prix de l’essence, soit le coût d’acquisition, la taxe spéciale sur l’essence et la marge bénéficiaire.

« La marge bénéficiaire, c’est ce qui semble expliquer les prix plus élevés dans la région de Saint-Hyacinthe. En date du 11 juillet, la marge de détail était de 21,5 ¢, alors qu’elle tournait autour de 15 ¢ à Montréal », observe M. Séguin.

La marge bénéficiaire peut être influencée par une demande ponctuellement élevée ou par une moins grande compétition dans un secteur. « Souvent, dans le marché du détail de l’essence, les mouvements à la hausse sont rapides. Dans une journée, ils peuvent augmenter. Mais les mouvements à la baisse sont graduels et s’échelonnent sur plusieurs jours. Si la compétition est plus faible dans la région de Saint- Hyacinthe, il y aura du retard sur le mouvement à la baisse », explique le professeur universitaire.

Ce dernier ajoute que les magasins à grande surface offrant aussi des stations-service, comme les Costco, peuvent contribuer à augmenter la compétition dans un marché donné. Dans le cas de Saint-Hyacinthe, peu de grandes surfaces jouent ce rôle.

« En général, les grandes surfaces sont prêtes à faire moins d’argent à la station-service pour attirer des gens dans le magasin. Mon impression : c’est seulement un délai pour que la pression à la baisse se fasse sentir dans la région. Ça va juste prendre un peu plus de temps », mentionne-t-il.

« À Saint-Hyacinthe, comme dans toutes les régions où les prix affichés à la pompe ne suivent actuellement pas rapidement le mouvement des indicateurs pétroliers, il est à espérer que cette façon de faire de l’industrie, qui a le don d’irriter les automobilistes, cesse le plus rapidement possible pour le plus grand intérêt des consommateurs », termine Mme Godbout.

En date du 12 juillet, selon le site Web GasBuddy, les prix des stations-service de Beloeil et de Mont-Saint-Hilaire tournaient autour de 199,9 ¢. En Montérégie, seules les MRC Pierre-De Saurel et des Maskoutains affichaient des prix au-dessus de 2 $.