D’entrée de jeu, l’enseignant derrière ce projet d’envergure, Sylvain Bossé, a cité le proverbe indien qui dit que le chemin le plus long à parcourir est entre la tête et le cœur. « Le cœur rend sensible à ce que vivent les autres », a-t-il déclaré.
Puis, pour introduire la première invitée, Éliane Doucet, une jeune femme de 21 ans non voyante, et permettre aux jeunes de se mettre dans sa peau, il a demandé à un élève de chercher une pièce de 10 cents les yeux fermés en étant dirigé par ses compagnons. Ensuite, Éliane a offert une prestation de trompette, puis de piano et chant qui a impressionné tout le monde. Elle pratique la musique depuis l’âge de 7 ans malgré son handicap. Après avoir appris le piano, elle a opté pour la trompette à 13 ans, car elle pouvait la tenir d’une main et lire les partitions en braille de l’autre.
« Au début, j’avais peur que mon handicap soit un obstacle, mais je me suis fait confiance », a confié Éliane.
« Elle est vraiment courageuse, elle ose et n’a jamais voulu faire pitié. Dès l’âge de 10 ans, elle a participé à des camps musicaux avec des voyants », a raconté sa maman, Élizabeth Laflamme.
Pour soutenir des personnes non voyantes comme Éliane, les élèves ont vendu des biscuits au profit de la Fondation Mira. Un chèque de 500 $ a été dévoilé lors de l’activité.
Trisomie 21
Après que Mila et son amie Audrey eurent interprété le touchant chant « Parfois j’ai peur », dans lequel une personne avec de grandes limitations physiques demande à quelqu’un s’il l’aime malgré tout, c’est Maïka, une jeune femme trisomique de 24 ans, et sa maman Josée qui sont montées sur scène pour partager une histoire des plus bouleversantes. « Les gens pensent que quand on est trisomique, on ne peut rien faire, mais ce n’est pas vrai », avait-elle déclaré au COURRIER avant l’émission.
En effet, Maïka est très dynamique et partage une relation exceptionnelle avec sa maman Josée. « C’est Maïka qui m’a permis de faire mon chemin de ma tête à mon cœur. Quand le diagnostic est tombé, je me suis dit que j’allais consacrer ma vie à la rendre heureuse. Dans les pires moments, c’est elle qui m’a permis de rester en vie », a confié Josée.
Adolescence
Des parents ont ensuite partagé sur les défis d’élever des adolescents, mais aussi sur l’importance de se mettre à leur place et d’être à leur écoute. « Ça me ramène à ma propre adolescence. Nous, les parents, avons tendance à l’oublier. C’est une période pendant laquelle les jeunes apprennent à se connaître eux-mêmes et à connaître les autres. Je crois qu’il faut arriver à trouver l’équilibre entre les protéger et leur laisser une liberté », a déclaré Yannick Gilbert, un papa membre du comité de parents. « Je crois que le plus bel héritage à leur laisser est de leur apprendre l’empathie », a-t-il ajouté.
Fauteuil roulant
C’est finalement la dynamique Jani Barré qui a terminé l’après-midi dans les rires. Elle a parlé de sa maladie, celle des os de verre, et de ses 157 fractures. Elle a également abordé l’intimidation. « Une chance que j’en ai juste vécu un peu parce que je ne sais pas si j’aurais survécu », a-t-elle confié. Avec en poche deux records Guinness de marathon le plus rapide en fauteuil roulant régulier, elle a maintenant de quoi remettre à sa place n’importe quel intimidateur, croit-elle. « Au début, mon fauteuil roulant était un obstacle et, maintenant, c’est mon meilleur ami. J’ai prouvé que je pouvais être plus forte que ma maladie », a-t-elle raconté.