16 mai 2024 - 03:00
Et si l’immobilier n’était pas une marchandise
Par: Le Courrier
La dernière édition du Courrier a mis en lumière le travail et les projets d’Habitations Maska qui contribuent à apporter une bouffée d’air frais dans l’asphyxie du marché immobilier. Comme plusieurs villes québécoises, Saint-Hyacinthe vit une crise du logement abordable et social de concert avec une flambée des prix des maisons. La pénurie de main-d’œuvre et l’explosion des coûts des matériaux ralentissent les chantiers de construction. Les villes peinent à trouver des terrains qui n’accentuent pas l’étalement urbain ou la destruction de milieux naturels et, trop souvent, les projets proposés conviennent plus à la marge de profits des entrepreneurs qu’aux besoins des citoyens.

C’est d’ailleurs sur le thème de l’habitation que le dernier Conseil national du Parti québécois s’est tenu en avril dernier. Les délégués ont pu compter sur l’expertise de trois conférenciers pour guider leur réflexion sur ces enjeux criants. Béatrice Alain, directrice générale du Chantier de l’économie sociale, et Raphaël Déry, directeur général de la Fédération intercoopérative en habitation de l’Outaouais- FIHAB, ont présenté une vision radicalement différente du marché immobilier où le logement n’est plus un bien mercantile, mais un bien commun. Quant à Maxime Pedneault-Jobin, ancien maire de Gatineau de 2013 à 2021 et auteur de Libérer les villes : pour une réforme du monde municipal, Éditions XYZ (2023), il a mis de l’avant l’importance du leadership des municipalités pour atteindre les objectifs nationaux en matière de logement.

Les possibilités qu’offre l’économie sociale

Pour Béatrice Alain, la création de coopératives et d’organismes à but non lucratif (OBNL) en habitation permet de rééquilibrer le marché et d’assurer une résilience pour contrer les effets nocifs de la spéculation immobilière, du sous-investissement en logement, de l’insuffisance et de la mauvaise répartition de l’offre, de la flambée des prix et de l’abordabilité des logements comme en fait foi le prix des terrains et des matériaux, la location de type Airbnb, la disparité entre les régions et les grandes villes. En effet, l’absence de revente brise le cercle d’augmentation des prix, participant ainsi à réguler le prix du marché en le tirant vers le bas (jusqu’à 25 % en moins).

Conséquemment, les coopératives assurent une pérennité de l’offre abordable tout en contribuant au sentiment d’appartenance à une communauté.

Des exemples pour nos villes

C’est par ailleurs l’aspect communautaire que Raphaël Déry a mis de l’avant avec la promotion des coops d’habitation comme outil de développement régional. Il a cité en exemple la capitale autrichienne de Vienne où 60 % des logements sont coopératifs grâce à un partenariat d’envergure entre la Ville et le gouvernement, et a présenté quelques exemples qui pourraient inspirer notre Ville à favoriser ce type de logement :

– Coopérative d’habitation des Cantons de l’Est

– Coopérative Village Cloverdale

– Coopérative Côté-Ville de Gatineau

– Coopérative La Fameuse dans le quartier Saint-Jean-Baptiste à Québec.

Selon Maxime Pedneault-Jobin, la fiscalité des villes doit être revue pour faciliter l’implantation de tels projets innovants qui améliorent la qualité de vie d’une communauté. La flexibilité est primordiale pour construire des habitations qui conviennent le mieux aux besoins des citoyens (espaces verts, mixité sociale, présence de services comme une clinique médicale ou une garderie). Les projets proposés devraient améliorer la qualité de vie de la communauté tout en bénéficiant de retombées économiques, sociales, culturelles et environnementales positives.

Avec l’aide des acteurs sociaux de la région, comme Habitations Maska, ces organismes peuvent vraiment aider les villes à être de meilleures alliées afin de développer du logement abordable et social innovant.

Il est indéniable que l’économie sociale et une réforme du monde municipal ont un rôle de premier plan à jouer pour résoudre la crise actuelle du logement et consolider le Québec. Le Parti québécois est fier de mettre ces idées de l’avant.

Marie-Claude Pearson, conseillère pour le conseil exécutif local du Parti québécois de Saint-Hyacinthe

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