11 août 2022 - 07:00
Et si on développait autrement?
Par: Le Courrier
Une autre occasion de développement résidentiel se présente dans notre ville, et à en lire les quelques détails, on peut facilement imaginer que celui-ci sera comme les autres : on rase les arbres, on détourne le cours d’eau, puis Groupe Robin construit des habitations en série pour entasser des humains et stationner des voitures.

Réaction à l’article « Vers un développement résidentiel à côté du Cégep de Saint- Hyacinthe » publié dans Le Courrier du 4 août.

Et si on exigeait plus de notre ville, du constructeur et des particuliers qui possèdent ces terrains pour créer un quartier exemplaire qui répond aux besoins de notre temps? Et si le moteur du projet n’était pas la construction en série et l’ajout de taxes foncières, mais plutôt le développement d’un milieu de vie en accord avec la nature?

Maskoutains, nous devrions réclamer que deux grands principes soient respectés pour la réalisation de ce quartier.

Préserver une des dernières forêts urbaines de la ville

Et si l’on gardait la forêt? La ville a bien besoin d’un autre îlot de fraîcheur. Il serait souhaitable de créer un partenariat avec le cégep et l’ITA pour créer un milieu vert unique et l’utiliser à des fins pédagogiques, récréatives et écologiques. En effet, la forêt et le ruisseau offrent un accès à la biodiversité pour les groupes scolaires, tant au niveau primaire que collégial, qui peut mener au développement de projets porteurs. Un espace naturel est une plus-value pour les résidents qui ont peu ou pas de cour extérieure en leur offrant un lieu de détente et de socialisation. De plus, les effets du contact avec la nature sur la santé mentale et physique sont documentés. Finalement, une forêt offre des services écologiques tels que la climatisation, la séquestration de carbone, la réduction du bruit et la lutte contre l’érosion des berges.

Développer un quartier où l’architecture est au service des habitants et non au service de l’économie de coûts

Et si l’on créait un sentiment de communauté? La construction d’habitations pourrait se limiter au champ qui longe le boulevard Casavant. Les maisons pourraient être orientées en fonction de l’éclairage naturel et à l’abri du bruit de la circulation sur le boulevard. On pourrait créer un esprit de communauté avec des cours intérieures pour les immeubles d’habitation et favoriser la mixité sociale avec des logements sociaux, des résidences étudiantes et pour personnes âgées. Il faudrait penser aux services qu’un tel afflux de résidents générera : un centre communautaire, un parc, une garderie, un accès au transport public. Il faut penser à l’engorgement que ça peut créer dans les écoles primaires et autres services de proximité dans le quartier.

Appelons au courage politique pour réellement intégrer le développement durable dans la ville. Que la ville exige du constructeur principal de faire évoluer ses pratiques pour enfin créer un quartier du XXIe siècle. Le temps du développement à la Monopoly (un terrain, une construction) devrait être chose du passé.

Si cet enjeu vous interpelle, signifiez votre support par l’intermédiaire du journal. La rédaction pourrait en faire le suivi.

Marie-Claude Pearson et Marc Dufour, résidents du quartier Douville et professeurs au Cégep de Saint-Hyacinthe

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