16 février 2023 - 07:00
Gala de la WWE à Montréal
Exess de tout cœur avec son ancien rival Sami Zayn
Par: Maxime Prévost Durand
Le gala Elimination Chamber de la WWE, qui sera présenté à Montréal samedi soir, sera historique pour la lutte québécoise, mais il aura une place encore plus spéciale pour le Saint-Huguois Mathieu Degongre. En tête d’affiche, le Lavallois Sami Zayn, avec qui il a lutté pendant plusieurs années au début de sa carrière, aura droit à un combat de championnat face à Roman Reigns pour mettre la main sur le titre le plus important de la fédération.

« On ne peut faire autrement que d’être fier de ce qu’il accomplit, lance Mathieu Degongre, qui se présente sous le nom Exess dans le ring. Quand tu vois quelqu’un d’aussi passionné que lui, qui est là pour les bonnes raisons et qui vit quelque chose comme ça, tu peux juste être content pour lui. Tout le monde qui le connaît est unanime : il l’a mérité. »

De 2003 à 2006, Mathieu Degongre a lutté sur les circuits indépendants avec Sami Zayn. À leurs côtés, il y avait un certain Kevin Steen, aujourd’hui connu sous le nom Kevin Owens dans la WWE. C’est en luttant à la IWS, l’une des plus importantes fédérations de Montréal, qu’ils se sont rencontrés et ils sont devenus les trois lutteurs les plus en vue au Québec à ce moment.

« C’est avec moi qu’ils ont fait leur premier voyage aux États-Unis pour aller se faire connaître là-bas. Le premier match qui a fait jaser, c’était un fatal four way qu’on avait fait les trois ensemble, avec Sexxxy Eddy, à la CZW. C’est ce qui a fait exploser leur notoriété », se remémore le résident de Saint-Hugues, invité par LE COURRIER à replonger dans ses souvenirs.

« Ensuite, j’ai lutté avec eux à la Jersey All Pro Wrestling et dans les débuts de Ring of Honor, quand c’était plus facile d’entrer sur la carte », poursuit-il.

Comme ils étaient portés par un même rêve, une camaraderie s’est forgée naturellement entre eux. Les nombreuses heures passées sur la route par la suite les ont encore davantage liés.

« Rami – c’est le vrai prénom de Sami Zayn – mangeait de la lutte. On faisait des 72 h sur la route [quand on allait lutter aux États-Unis] et il pouvait parler constamment de lutte, se rappelle Mathieu Degongre. Quand on arrivait dans un vestiaire, il y avait des gars que je ne connaissais même pas, mais Rami avait étudié leurs matchs et il connaissait tous leurs moves. C’était un vrai passionné. »

Leur chemin s’est séparé vers 2006 lorsque Sami Zayn et Kevin Owens ont commencé à lutter de plus en plus aux États-Unis. « Pendant qu’eux y croyaient [à lutter un jour pour la WWE], moi, je n’y croyais pas », relate Mathieu Degongre.

Même s’il n’a plus de lien direct avec Sami Zayn, le lutteur saint-huguois – qui a décidé d’enfiler à nouveau les bottes depuis quelques années pour lutter aux côtés de son fils Nathan (Exess Jr) – est animé par une grande fébrilité à l’approche du combat de samedi.

« J’ai vraiment hâte de voir ça, même si je ne pense pas qu’il va devenir champion. J’aimerais vraiment que ça arrive parce qu’il le mérite plus que n’importe qui d’autre, mais je ne pense pas que la WWE aille dans cette direction. »

L’histoire qui a mené vers ce combat entre Sami Zayn et Roman Reigns a été bâtie pendant des mois à la WWE et est même décrite par les amateurs comme l’une des meilleures histoires des dernières années. La performance de Sami Zayn, qui se fait voir pour la première fois comme une tête d’affiche, y est d’ailleurs pour quelque chose.

« J’ai toujours trouvé qu’il était divertissant, mais dans cette histoire-là, on voit vraiment Rami – au-delà de Sami Zayn – qui transcende l’écran. C’est pour cette raison qu’il connecte autant avec la foule à mon avis. Tu le regardes et tu vois qu’il a l’air de vivre les meilleurs moments de sa vie. »

Mathieu Degongre est d’accord pour dire que le combat de samedi sera historique pour la lutte québécoise. « Mais je pense que ce n’est qu’un début, ajoute-t-il. La lutte québécoise a encore beaucoup plus à offrir. Je rêve de voir Kevin et Sami ensemble à la WWE. Ces deux-là ont une chimie incroyable. C’est bon ce qui s’en vient à Montréal, mais je sens que ça va être encore meilleur dans les mois à venir. »

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