Spécialisée dans la récupération, le triage, le traitement, le transport et la revente des métaux ferreux et non ferreux, Picard Métal était composée de quatre sociétés à numéros apparentées, soit Recyclage Picard & Fille – Recyclage Picard; Groupe Métaux Picard – Métaux Picard & Fille; Picard Scrap Metal Group – Investissement Picard & Fille; et Transport MP.
L’intervention de la Banque de Montréal a mis un terme abrupt aux opérations de ce site de triage qui était en affaires depuis 1977 dans le Grand Rang Saint-François.
Comme principal bailleur de fonds de Picard Métal, la Banque de Montréal a exercé le 20 avril un préavis d’exercice d’un droit hypothécaire à l’encontre d’Investissement Picard & Fille pour un montant de plus de 12 M$ incluant les intérêts. Le droit hypothécaire que cette institution financière entendait exercer s’est fait en vue d’une vente sous contrôle de justice.
« Sur les 21 M$ de passif, 18 M$ étaient dus à la Banque de Montréal à titre de créancier principal », précise en entrevue au COURRIER, Philippe Jordan, responsable du dossier chez PricewaterhouseCoopers (PWC) qui agit à titre de syndic et de séquestre.
La mise en faillite a été déclarée les 25 et 26 avril pour l’ensemble des filiales de Picard Métal, selon des documents du syndic disponibles en ligne.
« Cette entreprise s’est endettée pour prendre de l’expansion, puis le marché de la ferraille s’est effondré. Le résultat est que celle-ci s’est rapidement retrouvée devant d’importantes difficultés financières », explique Philippe Jordan.
D’ici deux semaines, l’ensemble des actifs du Groupe Métaux Picard sera mis en vente. Il sera possible d’acquérir l’ensemble des biens de l’entreprise ou de manière morcelée.
D’après nos calculs, l’actif des quatre structures administratives représente un montant total de plus de 11 M$.
Réactions
Visiblement, le milieu a été pris de court par cette faillite majeure dans la région.
Le maire de Saint-Pie, Mario St-Pierre, s’est dit surpris par cette faillite inattendue. « Je l’ai appris la semaine passée en voyant les barrières fermées et la flotte de camions déplacée. J’ai du mal à comprendre la situation. Cette entreprise familiale semblait en expansion puisqu’elle s’était modernisée », a commenté M. St-Pierre.
Le directeur associé de Développement économique de la MRC des Maskoutains (DEM), Charles Fillion, s’est dit également étonné d’apprendre les déboires de Picard Métal.
« Lors de nos visites industrielles annuelles, nous avions rencontré en janvier la direction de cette entreprise. Nous n’avions eu aucune indication de problèmes financiers majeurs », mentionne M. Fillion.
« Nous allons joindre l’entreprise pour offrir nos services afin de s’assurer que les activités se poursuivent. Picard Métal est une entreprise importante de Saint-Pie qui offrait un service unique sur le territoire », poursuit le responsable de DEM.
Une première assemblée des créanciers est prévue le 24 mai. La direction de l’entreprise n’a pas souhaité commenter le dossier.