28 avril 2022 - 07:00
Visite de la vice-première ministre
Faire ce qu’on aime sans culpabiliser
Par: Sarah-Eve Charland
La vice-première ministre Geneviève Guilbault était de passage à Saint-Hyacinthe le 22 avril, en compagnie de la députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La vice-première ministre Geneviève Guilbault était de passage à Saint-Hyacinthe le 22 avril, en compagnie de la députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La vice-première ministre Geneviève Guilbault est venue parler de déculpabilisation lors de son passage à Saint-Hyacinthe dans le cadre d’un dîner-conférence organisé par la Chambre de commerce de la grande région de Saint-Hyacinthe, en collaboration avec le comité Femmes d’affaires maskoutaines.

Devant une salle pleine de gens d’affaires au Centre de congrès de Saint-Hyacinthe, Mme Guilbault a raconté son parcours sans aborder les programmes de son gouvernement. Elle a plutôt été invitée à expliquer comment elle réussissait à jongler avec les différents aspects de sa vie autant professionnelle que personnelle. « Je milite pour la déculpabilisation parentale, en général. On ne peut pas être parfait dans tout. On a beaucoup de discours sur la déculpabilisation, mais on a encore beaucoup tendance à se sentir coupable », a-t-elle affirmé.

La députée de Louis-Hébert rêvait d’être scientifique. Elle aspirait même à enseigner les mathématiques au niveau collégial. Elle a finalement abouti au baccalauréat en communications, ce qui l’a poussée à étudier le journalisme en presse écrite et à participer au journal étudiant de l’université. Elle a occupé le poste d’attachée de presse pour le bureau du vice-premier ministre avant de finalement atterrir aux communications du Bureau du coroner.

« Un de mes moments marquants, c’est la tragédie du Lac-Mégantic. J’ai pris conscience de l’intérêt et de la valeur du service public. Je faisais des entrevues. Ça pouvait sembler superflu. Je me suis retrouvée au centre de la dévastation. Les gens me reconnaissaient et venaient à ma rencontre. Au-delà du superflu, on peut faire quelque chose qui a de l’importance pour les gens », a-t-elle raconté.

Le désir de s’impliquer en politique s’est manifesté très tôt, mais c’est en 2017 qu’elle a décidé de se lancer en politique. « Je me suis dit que j’allais tenter ma chance en politique. J’ai envoyé mon CV à la CAQ. J’ai été candidate pour l’élection partielle dans Louis-Hébert. L’élection de la CAQ était vraiment incertaine dans la circonscription. J’ai été élue et je suis devenue la personnalité publique que vous connaissez », a-t-elle poursuivi.

Elle a profité de l’occasion pour parler de son lien avec la députée de Saint- Hyacinthe, Chantal Soucy. Elles ont été voisines de bureau à l’Assemblée nationale après l’élection de la députée de Louis-Hébert. « C’est la députée de qui je me suis le plus rapprochée. Chantal Soucy m’a guidée, m’a aidée. »

Elle a conclu sa conférence en soulignant son admiration pour les parents ayant des emplois accaparants qu’ils concilient avec leur famille. « L’important est de se sentir utile pour les autres. On est tellement occupé dans la vie qu’on ne peut pas se permettre de ne pas faire le métier qu’on aime. Être vice-première ministre à 35 ans, ça flashe, mais j’ai l’impression d’avoir réussi, avec une totale imperfection, à concilier ma vie personnelle et professionnelle. »

Inflation et économie

Au moment de la période de questions, le public a abordé les questions de l’inflation, du financement de logements sociaux et du milieu communautaire. Chantal Soucy a d’ailleurs glissé un mot sur les développements dans le dossier de la zone d’innovation agroalimentaire et vétérinaire, un titre que lorgne la Ville de Saint-Hyacinthe. Sans faire d’annonce officielle, elle affirme qu’il ne reste que deux étapes avant la décision du conseil des ministres. Elle ne peut toutefois pas donner d’échéancier.

La Ville de Saint-Hyacinthe souhaitait aussi mettre la main sur une enveloppe budgétaire liée aux Espaces bleus afin de rénover l’église Notre-Dame-du-Rosaire et le monastère des Sœurs adoratrices du Précieux-Sang. « Il y a des projets sur lesquels je mise plus que sur celui-là. Il n’y en avait pas une tonne au Québec. J’ai mis beaucoup d’énergie dans les [dossiers] où je savais que je pouvais faire des gains », a répondu Mme Soucy, dans une sortie qui semble sonner le glas aux espoirs de la Ville de Saint-Hyacinthe d’obtenir une subvention à cet effet.

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