Tout l’intérieur du bâtiment a été détruit, laissant trois murs extérieurs, sans fenêtres ni portes, maintenus par des structures d’acier. Si le résultat laisse les observateurs perplexes, c’est toutefois ce qui était prévu au départ, assure le directeur général d’Habitations Maska, Jean-Claude Ladouceur.
Ce qui ne l’était pas, c’est la démolition de deux pans de mur en raison de l’apparition de ventres-de-bœuf. Les murs étaient composés de trois rangs de briques qui ont été infiltrés par l’eau, ce qui a causé le gonflement. Les briques en bon état seront conservées afin de remonter les murs tout en gardant l’apparence du bâtiment.
Il y a plusieurs mois, l’organisation s’est aussi rendu compte que la fondation de l’immeuble, composée de pierres en superposition, n’était pas assise sur une semelle. Elle a été renforcée depuis.
« Honnêtement, on croyait que c’était en meilleur état. Même nous, on se pose des questions. Est-ce qu’on prendrait la même décision [de détruire partiellement l’édifice plutôt que de faire table rase] aujourd’hui? Au début du projet, il y a des choses qu’on ne savait pas », souligne M. Ladouceur.
À l’intérieur du budget de près de 8 M$, une enveloppe de 800 000 $ a été réservée pour absorber les imprévus. L’organisme attend les soumissions pour la reconstruction des deux pans de mur. Selon l’échéancier de départ, l’organisme prévoyait d’accueillir des locataires en janvier 2025, mais le chantier accuse, pour le moment, un retard de quatre mois.
Toutes les options analysées
En 2020, Habitations Maska avait commandé une étude auprès de la firme d’architectes Beaupré, Michaud et associés, qui possède une expertise en bâtiment ancien, afin d’évaluer différentes options, dont la démolition complète et la démolition partielle du bâtiment en conservant les murs extérieurs. Les conclusions de l’étude révélaient une différence d’environ 50 000 $ dans les estimations budgétaires.
« Il n’y avait pas d’écart significatif entre l’option visant à démolir tout le bâtiment pour une reconstruction et une démolition partielle en gardant l’enveloppe extérieure. Ce n’était pas suffisant pour peser dans la décision. En gardant les murs extérieurs, ça nous permettait de conserver l’apparence extérieure », ajoute le président d’Habitations Maska, David Bousquet.
Le bâtiment complet se compose en fait de trois anciens bâtiments qui ont été raboutés au fil des années. Les jonctions sont d’ailleurs visibles aux endroits où on trouvait des pans de murs qui n’étaient pas en briques. Il était donc évident que l’intérieur devait être refait complètement pour harmoniser l’immeuble.
Rappelons que le projet consiste à aménager 23 logements abordables au centre-ville de Saint-Hyacinthe. Habitations Maska a obtenu des aides financières de la Ville de Saint-Hyacinthe et du programme Initiative pour la création rapide de logements.