Cette opportunité est le fruit des résultats qu’il a obtenus depuis le début de la saison. Après des médailles d’or à la Coupe Gadbois et à la Coupe Daniel Hardy, ainsi qu’une médaille d’argent à l’Omnium du Québec, le protégé du Club de judo de Saint-Hyacinthe a récolté deux médailles d’or, chez les U21 et les seniors, au tournoi Pacific International, en Colombie- Britannique, en janvier. Ces performances lui ont permis d’atteindre les standards requis pour s’inscrire au tournoi de Brême.
« C’était mon objectif, d’aller en Europe au moins une fois cette année », a confié Faniry en entrevue au COURRIER, samedi, quelques jours avant de s’envoler pour l’Allemagne.
D’un calme naturel, le judoka se montre tout de même fébrile à l’aube de cette première expérience outre-mer, impatient de faire face au niveau relevé que cette compétition promet. « Les judokas vont être vraiment plus rapides et intelligents. En Europe, les athlètes des différents pays s’entraînent ensemble et ça se ressent. Ils ont plus d’expérience. Je le vois [en regardant des vidéos] sur mon téléphone et je trouve ça impressionnant, donc de me battre contre eux, ça va être une autre game », lance-t-il avec le sourire.
Une trentaine de participants devraient être réunis dans sa catégorie de poids, chez les moins de 81 kg.
« Je ne sais pas si je vais faire un podium, mais je sais que je vais prendre de l’expérience et que je vais m’amuser. C’est ça l’important. Si je fais un podium, je serai vraiment heureux », mentionne-t-il.
Sa meilleure saison en carrière
Depuis cet automne, Faniry Andriamanana a intégré l’équipe du Québec des moins de 21 ans. Grâce à cette nomination, il s’entraîne maintenant à temps plein au centre national de judo, à Montréal. Pour faciliter les déplacements, il a même déménagé dans la métropole.
« En étant ici, je m’entraîne beaucoup plus et le niveau est plus fort, donc je prends de l’expérience et j’élève mon niveau rapidement », soutient Faniry, qui revient tout de même s’entraîner avec le Club de judo de Saint-Hyacinthe et l’entraîneur Louis Graveline à l’occasion.
Le Maskoutain, qui pratique le judo depuis une douzaine d’années, constate d’ailleurs une grande progression dans ses performances en compétition depuis quelques mois.
« Je pense que c’est la meilleure saison que j’ai depuis que j’ai commencé le judo », affirme-t-il avec fierté.
Tout ce qu’il lui arrive présentement vient récompenser la persévérance dont il a fait preuve pendant la pandémie, à un moment où toutes les compétitions étaient arrêtées et où même les séances d’entraînement étaient compliquées.
« La pandémie a été la période la plus difficile de ma carrière au niveau de la motivation. Je visais le Championnat du monde cadet et il n’y en a pas eu finalement. Dans la tête, c’était dur. Je pense que je serais encore meilleur aujourd’hui s’il n’y avait pas eu la pandémie », laisse-t-il tomber.
Son éthique de travail et les encouragements de son entourage lui ont permis de traverser cette période plus sombre, puis la saison qu’il traverse a rallumé l’étincelle dans ses yeux. Si bien qu’après son premier voyage en Europe, Faniry caressera d’autres grandes ambitions pour l’année 2023.
« À court terme, je crois que c’est atteignable pour moi de participer au Championnat du monde junior cet été. Ça va être difficile, mais c’est mon objectif, soutient-il. J’aimerais aussi être champion canadien. Je ne l’ai jamais été, mais ça va venir! »
Tant qu’à parler de ses ambitions, le Maskoutain ne cache pas qu’une participation aux Jeux olympiques de 2028, à Los Angeles, est son objectif ultime, bien que la route pour y parvenir soit encore très longue.
« Pour l’instant, je franchis les étapes une par une. Je vais aller faire ma première compétition internationale, ce qui est déjà une très bonne étape dans une carrière. Ensuite, l’objectif sera d’aller régulièrement à l’international et de faire des grands chelems. »
En plus de se mesurer à certains des meilleurs athlètes de son groupe d’âge au tournoi de Brême, Faniry aura l’occasion d’étudier le style de judo enseigné en Europe puisque sa participation comprend un camp d’entraînement de trois jours.
Afin de vivre cette aventure outre-mer, le jeune athlète a notamment pu compter sur une bourse de 600 $ que le Club de judo de Saint-Hyacinthe lui a remise grâce à son Programme de soutien aux athlètes et arbitres du club. Les fonds de ce programme proviennent de dons et d’activités tenues par le club.