À travers les onze chansons qui apparaissent sur ce disque, Farfadet a tout fait : il a écrit les paroles, composé la musique et assuré la réalisation. Surtout, il s’est fait plaisir. Pas surprenant, donc, que la date de sortie de l’album se soit arrêtée sur le jour de son anniversaire, le 11 décembre.
« C’est un beau cadeau que je me fais et que je fais à mon public », convient le rappeur maskoutain, le sourire aux lèvres, lors d’un entretien avec LE COURRIER.
Les multiples facettes de Farfadet sont mises de l’avant sur La grande porte, du rap à l’ancienne où les refrains sont totalement absents (« Post-It » et « Faut pas qu’j’en dise trop ») aux sonorités modernes et accrocheuses (« Tout est bon » avec Tel Kel et « Appel »).
« J’ai voulu montrer toutes mes facettes et j’ai surtout voulu ne rien forcer quand venait le temps de créer. Je suis un grand fan de rap pur, puis avec les années, j’ai découvert aussi une passion pour l’afro et la musique antillaise de mes origines, donc c’est un mélange de tout ça », raconte-t-il.
La famille, de sang et de cœur, trouve également sa place sur cet album. Farfadet a fait appel à son paternel, comme il en a l’habitude, pour livrer les notes de guitare sur « Tout est bon ». Puis sa mère, Francine Morel, pose sa voix sur le refrain de la touchante « Le meilleur est à venir ».
« C’est la première fois qu’elle chante sur un de mes albums. Ça faisait longtemps que je voulais travailler avec elle, donc je lui ai écrit un texte sur une belle mélodie de piano. C’est un de mes morceaux favoris de l’album », affirme le rappeur.
Son complice de toujours, Rymz, partage aussi le micro avec lui sur la chanson-titre de l’album. Le tandem montera d’ailleurs ensemble sur scène lors de la tournée québécoise de Rymz au début 2025.
« On va se retrouver après tant d’années. On était parfois sur les mêmes spectacles comme invités, mais ça fait longtemps qu’on n’a pas fait des spectacles où c’est juste lui et moi, donc ça va être le fun de revivre ça », se réjouit Farfadet, qui a surtout accompagné Souldia sur scène dans les dernières années.
Un autre visage bien connu de la scène rap, FouKi, fait également une apparition sur le remix de « Appel ».
Deux décennies de rap
La sortie de ce cinquième album solo coïncide par ailleurs avec les 20 ans de carrière de Farfadet dans le rap. Un fait d’armes qui le rend fier.
« Ce n’est pas quelque chose que j’aurais imaginé quand j’ai sorti mon premier album en 2005, affirme-t-il. Il y a même une époque de ma vie, il y a sept ou huit ans, où j’ai songé à arrêter. Depuis ce temps, tout ce que je vis, c’est comme de l’extra. C’est depuis ce moment-là que j’ai accompli le plus de choses. Quand j’ai arrêté d’espérer et d’avoir de grandes attentes, puis que j’ai arrêté de me comparer aux autres, c’est là que j’ai eu mes plus gros accomplissements, que ce soit en tant que producer avec les six disques d’or que j’ai eus ou les deux Félix en tant que réalisateur [pour Souldia]. »
Farfadet estime que l’année 2024 a été « la plus belle » de sa carrière jusqu’à maintenant. Les auditeurs ont écouté ses chansons plus que jamais, puis il a continué de collaborer avec des artistes d’envergure, dont le rappeur français La Fouine.
« Si 2024 a bien été, je crois que je serai tout autant actif en 2025, sinon plus. J’ai déjà des projets enclenchés. Je suis vraiment prêt », conclut-il.