En compagnie de deux amis, le jeune homme rentrait à la maison familiale de Saint-Pie, en fin de journée samedi, quand il a perdu le contrôle de sa voiture en négociant une courbe de la route 235, à proximité de la piste de Sanair. La chaussée glissante, car refaite récemment sur cette portion de route, les conditions météo et l’accumulation d’eau sur la voie expliqueraient cette sortie de route, sur le coup sans incidence.
Incapable de dégager sa voiture enlisée, Alex a donc appelé sa famille en renfort.
Son frère aîné Michael et un ami se sont aussitôt mis en direction, suivis peu de temps après par son père et sa mère. À leur arrivée sur les lieux de l’accident, Michael et son copain ont d’abord rejoint le trio sur l’accotement afin de s’enquérir de la situation.
C’est à ce moment qu’un second conducteur au volant d’un véhicule de type pick-up a effectué une sortie de route exactement au même endroit qu’Alex quelques minutes plus tôt. Pris par surprise, deux des cinq piétons ont été fauchés violemment, dont Alex et son frère de 32 ans. Une scène difficilement supportable pour leurs parents qui se sont présentés sur place avant les policiers et les ambulanciers.
Les deux victimes ont été prises en charge rapidement et transportées au centre hospitalier de Saint-Hyacinthe où le décès d’Alex a été confirmé.
Michael a eu plus de chance. Il s’en tire avec le bassin et cinq côtes fracturées ainsi qu’une sévère commotion cérébrale. Il a déjà reçu son congé de l’hôpital, mais aurait tout oublié des circonstances de l’accident.
Une communauté ébranlée
L’annonce de la mort tragique d’Alex Dufault a été durement ressentie au Carrefour chrétien des Maskoutains, l’église pentecôtiste de Saint-Hyacinthe. Il faut savoir qu’une semaine auparavant, Alex avait reçu son baptême d’eau devant sa famille et l’ensemble de l’assemblée. C’est le pasteur Guy Gosselin, oncle par alliance d’Alex, qui avait eu le privilège de guider son neveu lors de cette importante cérémonie.
« Alex était beau à voir, se souvient-il. Il avait mentionné qu’il ne s’était jamais senti aussi heureux dans sa vie. Il était heureux de suivre le chemin que Dieu avait tracé pour lui, mais il est mort beaucoup trop jeune. Le voilà face à Dieu, mais son cœur était prêt. D’ici les funérailles qui auront lieu au Carrefour, nous aurons l’occasion de nous réunir et de trouver un sens à tout cela. L’espérance apporte de la consolation. »
Dimanche dernier, au lendemain de l’accident, la rencontre dominicale au Carrefour a donné lieu à des échanges et à des témoignages chargés en émotions, d’autant plus que le père d’Alex, Michel, est membre de l’équipe pastorale à titre de pasteur adjoint. « C’était jour d’Action de grâce, mais le cœur n’était pas à la fête. C’est difficile à vivre pour tout le monde, tout particulièrement pour sa famille. Nous allons nous serrer les coudes, chercher du réconfort et traverser cette épreuve tous ensemble », a indiqué M. Gosselin.
Il aimerait d’ailleurs que l’on se souvienne d’Alex pour ce qu’il était et ce qu’il était appelé à devenir. « Il était populaire ici, il avait son petit fan-club. C’était un pacifique, un jeune homme doté d’un bon sens de l’humour et d’une joie de vivre contagieuse. Il nous manque déjà beaucoup. »