Certaines médailles ont plus de valeur que d’autres aux yeux des athlètes et on sent que celle-ci a une signification bien particulière pour le natif de Saint-Pie, qui s’était exilé en Pologne il y a près de deux ans après avoir été écarté de l’équipe nationale canadienne.
« C’est un soulagement, autant sur le plan personnel – après avoir changé de pays et avoir fait tous ces sacrifices pour avoir un résultat – que du point de vue de l’équipe parce qu’on a travaillé super fort toute la saison et on passait toujours proche d’aller en finale [sans toutefois monter sur le podium] », a confié le patineur de 21 ans, en entrevue avec LE COURRIER.
Félix et ses coéquipiers n’ont pas volé leur place sur leur podium. Après avoir terminé au 2e rang de leur vague en quart de finale et en demi-finale, les représentants de la Pologne ont complété leur compétition avec une brillante 3e place tout juste derrière la Chine et la Corée du Sud.
« Ce n’était pas de la chance cette médaille, on a mérité notre place en finale », a lancé avec conviction le jeune patineur, démontrant avec ces paroles tout ce que ce podium représentait pour la délégation polonaise.
Sur le plan individuel, Félix Pigeon a terminé au 20e rang aux distances de 1500 m et de 1000 m. Une soixantaine de patineurs étaient en action pour chacune de ces épreuves.
Le Saint-Pien a dû faire preuve de persévérance, particulièrement au 1500 m. Après une première course plus ardue, il a réussi à accéder aux quarts de finale en passant par le repêchage. Son parcours s’est toutefois arrêté à cette étape. Au 1000 m, les sensations étaient meilleures, mais il a également vu sa route être freinée en quart de finale.
« Mon objectif était de faire le programme principal. J’aurais aimé faire une finale aussi, mais je n’ai pas réussi, a-t-il résumé. J’ai fait de bonnes courses et d’autres moins bonnes avec des erreurs. Je ne suis ni déçu ni satisfait. Je suis entre les deux. »
Félix Pigeon dit avoir été marqué par l’ambiance incomparable qui régnait au Championnat du monde, disputé aux Pays-Bas.
« Les estrades étaient remplies. Je n’avais jamais vu autant de monde à une compétition de courte piste. La glace vibrait pendant le relais 5000 m », s’est-il exclamé au bout du fil.
Blessure, résilience et fierté
Blessé à une cheville plus tôt dans la saison, Félix Pigeon avait pu participer au relais du championnat européen ainsi qu’à deux Coupes du monde avant de s’élancer au Championnat du monde de patinage de vitesse courte piste.
Son retour sur la glace avait été quelque peu précipité en vue du championnat européen en raison de l’importance de son rôle au sein du relais polonais. À peine deux jours après avoir recommencé à marcher, il enfilait les patins – avec l’encadrement de physiothérapeutes – pour voir s’il était en mesure de participer à la compétition. Il a pu revenir à temps et l’équipe a récolté la médaille de bronze.
« En ce moment, j’ai encore un peu de douleur, les sensations ne sont pas tout à fait parfaites, mais pas au point de me déranger beaucoup », a indiqué Félix.
Cette embûche douloureuse n’a pas terni pour autant la première saison du jeune patineur sur le grand circuit. Ses performances lors des deux premières Coupes du monde de la saison, disputées à Montréal, ainsi que sa médaille récoltée au Championnat du monde lui ont apporté une grande source de fierté.
« Je suis quand même jeune et j’ai réussi à faire une finale B et une finale A aux deux distances auxquelles j’ai participé [à la deuxième Coupe du monde], a souligné celui qui avait aussi fait une finale B à la première Coupe du monde. Ça m’a montré que j’ai ma place sur le circuit international. »