10 octobre 2024 - 03:00
Félix Rose : des rivalités du rock à la bataille de Saint-Léonard
Par: Maxime Prévost Durand
Le cinéaste Félix Rose sera de passage au Cinéma RGFM Saint-Hyacinthe le 14 octobre pour présenter son film documentaire La bataille de Saint-Léonard. Le député de Saint-Hyacinthe–Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay, sera également de la partie. Photo gracieuseté

Le cinéaste Félix Rose sera de passage au Cinéma RGFM Saint-Hyacinthe le 14 octobre pour présenter son film documentaire La bataille de Saint-Léonard. Le député de Saint-Hyacinthe–Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay, sera également de la partie. Photo gracieuseté

Le livre Québec Rock : Offenbach vs Corbeau est paru plus tôt cet été. Photo gracieuseté

Le livre Québec Rock : Offenbach vs Corbeau est paru plus tôt cet été. Photo gracieuseté

Après avoir dévoilé le projet Québec Rock : Offenbach vs Corbeau plus tôt cette année, le cinéaste Félix Rose viendra présenter son plus récent film documentaire, La bataille de Saint-Léonard, au Cinéma RGFM Saint-Hyacinthe le 14 octobre dans le cadre d’une première maskoutaine.

Réalisés en parallèle durant une même période de travail, ces deux projets en apparence lointains sont liés d’un point commun : l’enjeu de la langue.

« Pour moi, il y a une connexion entre les deux projets. Avec Offenbach vs Corbeau, je me suis intéressé à la langue dans son aspect culturel, tandis que dans La bataille de Saint-Léonard, c’est aussi la langue, mais sous l’aspect politique », raconte Félix Rose en entrevue avec LE COURRIER.

Québec Rock : Offenbach vs Corbeau a d’abord été réalisé sous la forme d’une série télévisée, mais un livre visuel conçu par le cinéaste, l’illustrateur Christian Quesnel et l’auteur Michel Giguère est aussi paru cet été.

Ce projet permet, entre autres, de replonger dans la rivalité qui a opposé les deux groupes mythiques, mais aussi de mettre en lumière l’impact du bassiste maskoutain Michel « Willie » Lamothe dans l’histoire de ceux-ci.

Un passage montre à quel point « Willie » – qui devait son surnom à son célèbre père du même prénom – a été un acteur important dans cette rivalité. Après avoir quitté Offenbach, dont il était l’un des membres fondateurs, Michel Lamothe a demandé à son bon ami Pierre Harel s’il voulait former un nouveau groupe. Le retour de Roger « Wèzo » Belval dans leur entourage, après qu’il eut lui aussi tourné le dos à Offenbach, a ensuite mené à la naissance de Corbeau.

« On parle souvent de Gerry et de Marjo, qui sont des incontournables pour ces deux groupes, mais je voulais m’intéresser au phénomène de band pour ce projet. Je voulais les mettre tous au même niveau. Ce sont tous des génies de la musique », soutient Félix Rose.

Lamothe – qui est décédé en 2019 à Saint-Pie – avait lui-même amené Jean Millaire, un autre transfuge d’Offenbach, au sein de Corbeau alors que le groupe venait tout juste de recruter Marjo. La suite de l’histoire est bien connue.

Un pan de l’histoire oublié

Félix Rose retrace également un pan de l’histoire du Québec trop souvent oublié avec son autre projet, le film documentaire La bataille de Saint-Léonard, qui ramène à l’avant-plan cette crise linguistique sans précédent qui avait frappé à la fin des années 1960.

La bataille de Saint-Léonard avait éclaté en lien avec la langue d’enseignement dans les écoles de ce secteur montréalais. La crise avait ensuite pris des proportions d’envergure nationale et avait mené à des émeutes.

« On dirait que ça s’est effacé un peu dans la mémoire collective. C’est un peu le chaînon manquant qui explique pourquoi on a fait une Loi 101 », image Félix Rose.

Le documentaire plonge dans l’histoire des deux figures de proue de cette crise, Raymond Lemieux et Mario Barone. Le premier souhaitait que le français soit la seule langue enseignée dans les écoles de Saint-Léonard, bilingues à ce moment, tandis que le second – un Italien d’origine – prônait le libre-choix de la langue d’enseignement entre le français et l’anglais.

Félix Rose a rencontré plusieurs proches de ces deux hommes, ainsi que Raymond Lemieux lui-même avant son décès, pour raconter l’ampleur de cette crise et ses effets. « Avec le film, je voulais aussi montrer l’impact que la crise a eu sur leurs familles », mentionne-t-il.

Comme il l’avait fait avec son précédent documentaire, Les Rose, le cinéaste a entrepris une tournée du Québec pour présenter son plus récent film.

« Il y a beaucoup de monde qui rêve d’aller à Cannes ou à Berlin, mais moi, je rêve de me promener en région et de rendre mon film accessible partout au Québec, d’aller à des endroits où le documentaire ne va pas habituellement. Je fais des films avant tout pour le Québec. Tant mieux si ça voyage dans le monde un jour, mais le premier public à qui je m’adresse, c’est le peuple québécois parce que je m’intéresse à son histoire. C’est pour ça qu’on a organisé une tournée », affirme Félix Rose.

Une première aura lieu au Cinéma RGFM Saint-Hyacinthe le 14 octobre, à 19 h, en compagnie du député fédéral de Saint-Hyacinthe–Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay, un ami personnel de Félix Rose. En plus de cette représentation, le film sera à l’affiche à compter du 11 octobre.

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