7 mars 2024 - 03:00
Femmes et justice économique
Par: Le Courrier
Le 8 mars, le monde soulignera la Journée internationale des droits des femmes. Le Mouvement des travailleuses et travailleurs chrétien.ne.s de Saint-Hyacinthe tient à joindre sa voix à la multitude d’autres qui luttent activement pour une plus grande égalité et équité entre les genres. Cette lettre s’inspire du vibrant témoignage du Mouvement présent au Rwanda et des efforts de ce pays pour inclure une égalité économique réelle entre les femmes et les hommes.

Au Rwanda, depuis 2003, l’égalité entre les femmes et les hommes a été inscrite dans la constitution, stipulant une représentation féminine de 30 % dans les organes de décision. Le Rwanda est parvenu à une représentation majoritairement féminine au parlement (61,3 %). Néanmoins, plusieurs obstacles demeurent sur le chemin de l’égalité. Ainsi, les femmes éprouvent toujours des difficultés à accéder aux ressources ou à un travail décent. La dernière enquête sur les forces de travail (LBS) relevait que la participation des femmes reste notablement plus faible, à 44,4 %, contre 62,5 % pour les hommes.

Aucun pays ne parvient à une égalité économique complète. À cet égard, le Québec n’échappe aucunement au sexisme économique. En effet, les femmes québécoises, en 2022, percevaient un salaire équivalent à 90 % à celui des hommes. Les femmes nées au Québec gagnaient en général davantage que les hommes immigrants qui, en 2020, avaient un salaire inférieur à ces femmes de 3,42 %. Par contre, l’analyse intersectionnelle démontre que les femmes immigrantes (plusieurs étant racisées) avaient un salaire équivalant à 79 % de celui des hommes natifs du Québec (pour ces femmes, un salaire horaire de 23,43 $ contre 29,67 $ pour les hommes en 2020).

À cela, nous devons ajouter la charge mentale, car dans nos sociétés, les femmes sont sujettes aux stéréotypes les enfermant dans des rôles associés au « care » et à la famille. Cela se répercute sur les choix et les types d’emploi occupés par les femmes. De plus, si, au Québec, un certain partage des tâches s’effectue, nous demeurons encore loin de la coupe aux lèvres. Cela occasionne pratiquement un autre quart de travail domestique pour les femmes. Par exemple, les femmes y consacraient 3,5 heures par jour contre 2,5 heures par jour pour les hommes, selon un article du Devoir en 2022.

Unissons-nous et poursuivons la lutte pour un monde égalitaire. Un monde exempt de préjugés, de stéréotypes et de discriminations, de normes culturelles et sociales négatives en matière de genre. Un monde diversifié, équitable et inclusif. Un monde où la diversité est valorisée et célébrée. Ensemble, nous pouvons forger la justice sociale dans l’économie pour la vie des femmes.

Louise Paré, au nom du CA du Mouvement des travailleuses et travailleurs chrétien.ne.s de Saint-Hyacinthe

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