Mais quel non-sens, diriez-vous. C’est pourtant la situation kafkaïenne qui afflige le monde culturel ces temps-ci avec la fermeture du cabaret La Tulipe à Montréal à la suite des plaintes répétées d’un voisin dont le domicile jouxte la mythique salle.

Plus absurde encore, le voisin n’avait même pas le droit de construire un logement à cet endroit. Pourtant, l’homme vient de forcer le cabaret La Tulipe à ne plus utiliser « d’appareils sonores », c’està- dire des haut-parleurs, dont le bruit serait « perceptible » à l’extérieur.

Si je parle dans votre journal de cette nouvelle de Montréal, c’est que cette victoire juridique, si elle n’est pas renversée, risque de faire jurisprudence pour toutes les administrations municipales.

Pensez si on obligeait Le Zaricot à fermer ses « appareils sonores » après 22 heures pour ne pas importuner le voisinage. On mettrait à risque des dizaines d’emplois et surtout une vitalité culturelle nécessaire au centre-ville.

J’ai beau éplucher le règlement municipal maskoutain sur la nuisance causée par le bruit, je n’y vois aucune exception pour les « activités culturelles ». Il y en a pourtant pour les sirènes des véhicules d’urgence, les carillons des églises et l’activité agricole… mais rien pour les salles de spectacles.

À moins que j’aie mal lu l’article 20 du règlement 715 adopté le 6 novembre 2023, nos élus seraient prévoyants de se pencher rapidement sur cette question afin d’éviter que nos entreprises cul turelles ne soient obligées de se fermer la boîte.