Chaque élément visuel du film fut visiblement étudié avec parcimonie afin de transmettre aux cinéphiles un look vintage et léché impeccable. Robe de velours bordeaux, manteau de lainage vert kaki, style à la Chanel et foulards de luxe, tout a également été pensé pour rendre Blake Lively (Gossip Girl, Green Lantern) encore plus éblouissante qu’elle ne l’est déjà. Car il s’agit bien de cela dans Éternelle Adaline : une femme mystérieuse un peu hors du temps qui fuit constamment l’amour du fait de sa condition d’immortelle. La narration au début du film nous relate à la manière d’un biopic – qui peut rappeler par moment L’étrange histoire de Benjamin Button – l’histoire inusitée de cette femme qui, victime d’un accident de voiture, est touchée de plein fouet par un éclair qui la rend immortelle. Elle aura toujours 29 ans.
L’explication cosmologique par laquelle le film tente de nous mettre en évidence une théorie fictive sur la condition d’Adaline, théorie qui ne sera connue qu’en 2035, amène Éternelle Adaline sur une route où les étoiles, la Voie lactée et une comète nommée Dela portent en eux la réponse à cette éternité. Malheureusement, les explications sont un peu tirées par les cheveux, se voulant trop scientifiques, trop pour qu’on y croit réellement. En effet, la condition d’Adaline est plutôt un simple prétexte pour relater une histoire d’amour classique entre une femme sophistiquée qui peut sembler froide en apparence, avec Ellis (Michiel Huisman, Game of Thrones), un philantrope cultivé qui saura la sortir de sa zone de confort. Lâcher prise, cesser d’avoir peur, accepter de se livrer, cesser de fuir sa vie, tels sont plutôt les messages du film Éternelle Adaline.
Personnage secondaire s’il en est un, le père d’Ellis, William, nous montre Harrison Ford dans un rôle plus posé qu’à l’habitude et très bien rendu. Quoique raffinée dans son interprétation, Blake Lively manque quelque peu d’aplomb et d’authenticité pour le rôle de cette femme recluse qui a toujours su mettre en veilleuse ses sentiments pour les autres. Seule sa relation unique avec sa fille Flemming (pétillante Ellen Burstyn) – très rapidement plus vieille que sa mère! – apporte un brin de dynamisme et de souplesse à un film qui ne vous bouleversera sûrement pas.
À l’image de son personnage principal, Éternelle Adaline semble un peu trop figé et empesé, comme si on avait voulu freiner l’élan d’une histoire qui aurait franchement mérité plus de légèreté et de coeur.