13 avril 2023 - 07:00
Florence K veut démystifier la santé mentale
Par: Adaée Beaulieu
La chanteuse Florence K racontera son histoire et démystifiera la santé mentale dans le cadre d’une conférence orchestrée par l’Association des stomisés Richelieu-Yamaska, le 1er mai. Photo gracieuseté

La chanteuse Florence K racontera son histoire et démystifiera la santé mentale dans le cadre d’une conférence orchestrée par l’Association des stomisés Richelieu-Yamaska, le 1er mai. Photo gracieuseté

Ayant reçu un diagnostic de bipolarité, la chanteuse Florence K s’est donné comme mission d’éduquer la population sur la santé mentale afin que le plus de gens possible en captent toutes les nuances et puissent bien la gérer. Elle sera de passage le 1er mai à l’auditorium de l’ITAQ pour offrir sa conférence Mener la danse en santé mentale, à l’invitation de l’Association des stomisés Richelieu-Yamaska.

La conférence sera offerte en collaboration avec les organismes Le Phare Saint-Hyacinthe et région et Les Amis du Crépuscule. Les trois organismes partenaires se disent préoccupés par la santé mentale de leurs membres et de la population en général.

La conférence sera une présentation de l’histoire personnelle de Florence K, incluant son cheminement vers un retour à l’équilibre. Elle définira aussi avec justesse les différents troubles de santé mentale, car il est facile de s’y perdre. Elle considère d’ailleurs que le terme « santé mentale » est un peu fourre-tout et c’est pourquoi elle juge qu’il est important de le démystifier.

« On en parle beaucoup. C’est sur toutes les lèvres, mais il y a un peu de confusion sur les différents troubles. Par exemple, les gens sont portés à mélanger la bipolarité et le trouble de la personnalité limite (TLP) ainsi que dépression et anxiété. J’essaie de faire le ménage là-dedans et d’expliquer quels sont les paramètres d’une bonne santé mentale, que ce soit aux niveaux biologique, psychologique ou social », explique Florence K. Elle étudie d’ailleurs au doctorat en psychologie et dit se méfier des coachs de vie, vedettes sur TikTok et autres quand il est question de santé mentale.

Petite histoire

C’est en 2011 que Florence K a vécu un épisode dépressif majeur ayant mené à une hospitalisation. Elle a partagé son histoire dans un premier livre intitulé Buena Vida en 2015. « Quand je suis sorti de là, j’ai voulu comprendre ce qui m’était arrivé, comprendre les paramètres d’un bon rétablissement », raconte-t-elle.

C’est à partir de la parution de cet ouvrage qu’elle a eu des demandes pour présenter une conférence. En 2021, elle a décidé de faire part de son cheminement pour arriver à vivre avec son diagnostic dans un second ouvrage intitulé Nueva Vida : mener la danse avec un trouble de santé mentale. « Ça parle de la fluidité d’un diagnostic à travers les années et comment le gérer. Il peut arriver qu’il y ait une évolution entre un premier et un deuxième diagnostic. Je parle aussi des moyens qui peuvent changer dans l’évolution du rétablissement. C’est un récit d’espoir qui montre que, même avec un trouble de santé mentale chronique, on peut être en bonne santé mentale », déclare-t-elle.

Elle partage son propre exemple de psychothérapie, de médicamentation adéquate et de bonne hygiène de vie qui lui apportent un bon équilibre.

Des changements à apporter

Florence K croit qu’il serait essentiel qu’un cours obligatoire sur la santé mentale soit offert dans les écoles dès le primaire. Elle pense également que le gouvernement doit faire sa part. « Au niveau gouvernemental, une des problématiques, c’est qu’il promet d’injecter de l’argent, mais on ne sait pas exactement comment et où. Souvent, les efforts sont faits dans une perspective à court terme, mais il faut mettre de l’argent dans la prévention et dans l’éducation émotionnelle chez les enfants et arrêter de parler de santé mentale via le terme général », affirme-t-elle. Florence K ajoute également que, pour les personnes de tous les âges, il ne devrait pas être prôné de cacher ses émotions, car il s’agit de signaux d’alarme en matière de santé mentale. Elle suggère simplement de bien apprendre à les gérer.

Elle déplore également que dernièrement, toutes les personnes qui posent des actes de violence soient considérées comme ayant des troubles mentaux de prime abord, sans avoir subi d’évaluation. « Ce n’est pas vrai que tous les criminels ont des problèmes de santé mentale. Mettre tout le monde dans le même panier, ça stigmatise encore davantage », conclut-elle.

L’argent amassé via la vente des billets permettra aux trois organismes de financer leurs activités. Les billets sont en vente au coût de 20 $ sur le site Web de l’Association des stomisés au stomisesry. com/conference-florence-k.

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