Sauf que la venue de l’électrification, dans ce domaine comme ailleurs, pose le problème autrement. Car au-delà de la simple capacité de transport – et dans ce domaine, le Transit n’est pas en reste –, c’est l’autonomie et la motorisation qui doivent faire l’objet d’une analyse plus soutenue.
Sachez aussi que le E-Transit de Ford n’est pas le seul dans cette catégorie. Mercedes propose aussi son E-Sprinter, un véhicule que j’aurai l’occasion de mettre à l’épreuve dans quelques semaines à des fins de comparaison.
De l’espace
Avant de parler autonomie et puissance, réglons tout de suite la vraie raison d’être d’un fourgon commercial : sa capacité de travail. L’espace intérieur, que l’on peut évidemment adapter à tous les besoins en y insérant tablettes et autres systèmes de rangement, permet de loger plus de 8800 litres et de laisser la place à deux passagers.
L’accès à bord s’effectue par la portière arrière, évidemment, mais aussi par une porte latérale coulissante facilitant l’entrée. Une seconde porte coulissante peut être offerte en option. On ne suggère pas, cependant, d’utiliser le E-Transit pour le remorquage.
Précisons tout de même que les places avant sont spacieuses et relativement confortables. On y trouve surtout les plus récentes technologies de Ford, notamment un vaste écran de 12 pouces abritant le système SYNC 4 d’infodivertissement qui permet aussi les mises à jour à distance. Un élément intéressant pour les commerçants qui utilisent leur véhicule quotidiennement et veulent éviter, autant que faire se peut, une visite en concession.
Parmi les autres technologies embarquées, mentionnons la présence d’une caméra 360 degrés facilitant les déplacements dans toutes les circonstances, et de nombreux capteurs de stationnement qui permettent de s’insérer plus aisément dans des espaces restreints même si on est moins familier avec les dimensions du véhicule, évitant ainsi les collisions. Ce n’est pas que je parle d’expérience, mais disons simplement que ce genre de capteurs s’avère parfois très utile dans des stationnements achalandés!
Le système Pro Power Onboard, qui est en fait une génératrice disponible dans l’espace de chargement, permet d’alimenter outils et autres accessoires lorsqu’on est sur la route. Un élément qui s’avère fort pratique dans presque toutes les circonstances.
Et l’électrique
La vraie nuance du E-Transit, c’est bien sûr sa motorisation électrique. Le moteur, d’une puissance de 266 chevaux, est en général suffisant pour mouvoir la masse du véhicule sans trop de difficulté, bien que sans enthousiasme lorsque le chargement est complet.
La conduite du véhicule est correcte, la direction sans ennui, mais les suspensions ont une propension à une certaine rigidité. Une situation sans nul doute provoquée par le poids supplémentaire du mécanisme électrique, batterie comprise. Après tout, le poids total du véhicule est de près de 6000 livres sans ajout à son bord.
Là où le E-Transit m’a étonné, sans cargaison à bord, je dois le préciser, c’est dans son autonomie. La batterie de 89 kWh lui permet d’offrir 255 kilomètres dans la version la plus standard du véhicule (car des versions à long empattement ou à toit surélevé sont disponibles, mais offrent une autonomie moindre).
Sur la route, l’autonomie annoncée a bizarrement été respectée, alors que les critiques mentionnaient une baisse trop rapide. Le cas a vite changé une fois quelques boîtes chargées à bord du véhicule qui n’a pu conserver la distance prévue.
La réalité, c’est qu’à la fin de mon essai, j’ai totalisé une moyenne de 38 kWh aux 100 kilomètres, ce qui est sensiblement plus élevé que la promesse du manufacturier, mais pas la catastrophe annoncée. Heureusement, il ne faut que 37 minutes environ sur une borne de recharge rapide pour faire un plein jusqu’à 80 %.
Outil de travail intéressant pour la zone urbaine, le Ford E-Transit répond à la demande. Il est spacieux, facile à conduire et offre une bonne panoplie de technologies. L’absence de rouage intégral et une autonomie somme toute limitée sont des obstacles sérieux à une adoption plus massive. Dommage!