20 juin 2019 - 13:47
Ford Ranger : l’aventurier et le peureux
Par: Marc Bouchard
Photo Marc Bouchard

Photo Marc Bouchard

Je suis un peu peureux. Pas partout ni tout le temps. Mais dans certaines circonstances, je ne suis pas la bravoure incarnée. Surtout quand ma tâche m’oblige à me soulever à quelques mètres dans les airs, j’ai un vertige carabiné. Quand les gens de Ford nous ont invités à vivre une aventure au volant de leur camionnette intermédiaire, le Ford Ranger, et que cette aventure impliquait notamment de l’escalade, j’ai eu un peu de recul.

Finalement, l’expérience a été plus que concluante. Pour le camion du moins, car question escalade, j’ai trouvé le moyen de m’en sauver! Toutes les portions terrestres cependant, incluant la randonnée hors route au volant du Ranger, je n’y ai pas manqué. Pas question de me priver d’un tel plaisir.

Le Ranger, quel Ranger?

Le Ford Ranger est une camionnette que les amateurs canadiens connaissent bien. Jusqu’en 2011, elle était vendue chez nous et affichait un succès plus que conséquent, malgré plusieurs années sans rafraîchissement. Puis, on l’a retiré du marché durant quelques années, et on l’a ramené il y a quelques mois, avec un nouveau visage et de nouvelles capacités.

Aujourd’hui cependant, le Ford Ranger n’est plus la petite camionnette d’entrée de gamme, abordable et sans chichi. Elle s’affiche plutôt avec un style moderne, bordée de technologies et aux dimensions qui sont similaires à celles d’un Ford F-150 des générations passées.

Ne cherchez pas non plus la variété. Il existe peu de versions (XL, XLT ou Lariat), deux cabines (mais seul le XLT propose l’accès aux SuperCab et SuperCrew), un seul rouage toujours intégral, et un seul moteur. Il s’agit du moteur 4 cylindres 2,3 litres de 270 chevaux et de l’impressionnant 310 livres-pied de couple, toujours jumelé à une seule boîte de vitesses, automatique 10 rapports. Fin des choix.

Bien sûr, vous pouvez toujours opter pour les groupes d’options hors route, mais sinon, ici se termine la liste. Ce qui pose un certain problème puisque les rivaux du véhicule ont beaucoup plus de propositions, offrant du même coup une gamme de prix fort étendue.

La conduite

Un petit mot sur l’habitacle, un peu trop sobre, même s’il reprend les formats traditionnels de Ford, incluant les commandes connues et le système Sync3.

Quant au moteur, précisons tout de même qu’il agit avec une étonnante agilité. Le couple est abondant, à bas régime, ce qui permet une maîtrise de l’accélérateur digne de mention, une qualité que nous avons appréciée hors route. Il propose aussi une capacité de remorquage de 7500 livres lorsqu’équipé en conséquence, et une capacité de charge de 1800 livres, malgré l’étroitesse de la boîte. Ce qui est excellent.

Autre détail, la boîte de vitesses 10 rapports est sans reproche. Alors que dans le F-150 où elle trône aussi, elle tend à sauter, ici, elle est plutôt d’une grande souplesse. En fait, le seul bémol mécanique sont les suspensions arrière, composées de lames à densité variable – lire qu’il s’agit d’une seule lame épaisse au centre et amincie aux extrémités – ce qui limite le poids, mais procure une randonnée sautillante sur les routes britanno-colombiennes pourtant plus lisses que les nôtres.

L’aventure

Ford veut positionner son Ranger comme le véhicule idéal pour les aventuriers. On nous a donc menés hors route, au Canadien Wilderness Adventure, où le camion a traversé les flaques d’eau et descendu les pentes abruptes de 27 degrés avec une déconcertante aisance. Son plus court empattement lui permet aussi une certaine agilité en sentier que les autres n’ont pas.

Le système d’aide à la descente permet de contrôler la vitesse sans difficulté, et le châssis s’est avéré d’une grande rigidité, permettant aux suspensions de franchir les obstacles sur trois roues sans difficulté.

Un petit mot sur l’aventure cependant. Comme les conducteurs doivent être des aventuriers, Ford avait concocté des possibilités d’excursion, notamment en escalade ou en bobsleigh estival. Mon vertige m’a cependant empêché d’apprécier pleinement la vue des hauteurs, alors que la seule randonnée en gondole jusqu’au sommet a exigé de moi des efforts surhumains, et une partie du trajet les yeux à peine entrouverts.

Le Ford Ranger n’a jamais hésité. Il s’est lancé à l’assaut des sentiers et des routes et a démontré son savoir-faire dans les conditions difficiles. Bien qu’il soit un peu dispendieux, il est quand même un aventurier digne de ce nom. Ce que je ne peux pas dire de moi-même…

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