2 novembre 2023 - 03:00
Ford Raptor R 2024 : au-delà de la raison
Par: Marc Bouchard
Photo Ford Canada

Photo Ford Canada

Soyez prévenus : si vous cherchez le moindre signe de rationalité, de sensibilité ou de délicatesse dans cette chronique, passez votre chemin, cela n’arrivera pas. Parce que le véhicule mis à l’essai, le Ford Raptor R, est l’incarnation même de la brutalité, de l’exagération et de la décadence. Mais quel plaisir il procure.

Je le sais, ce genre de propos qui font référence à une camionnette pick-up excessive ne sont pas admissibles dans une société où la bonne pensée et le politiquement correct prévalent. Tout le monde, moi y compris, est pour la protection de l’environnement, la sécurité routière et autres éléments bien pensés. Le Raptor R de Ford en est l’exact opposé, et je confesse sans vergogne y avoir pris un malin plaisir.

Vous n’êtes pas familier avec le Raptor R? Normal, d’abord parce qu’il est tout récent dans la flotte de Ford et aussi parce que le R pourrait bien tenir pour Rare, tellement le nombre d’unités est limité.

En gros, un Raptor, c’est un peu comme un berger allemand enragé. Il est brutal, fort, explosif même. Il doit être réservé à ceux qui ont véritablement envie de ce genre de comportement.

Vous croyez que j’exagère? Pensez-y à deux fois. Sous le capot de ce Ford Raptor R se trouve un moteur V8 5,2 litres suralimenté. Le tout vous paraît familier? C’est parce qu’il se retrouve aussi sous le capot de la Mustang Shelby GT500, un autre monstre de puissance.

Dans le cas de la camionnette, il perd un peu en puissance, se contentant (!) de 700 chevaux et de 640 livres-pied de couple, concédant 60 chevaux à la voiture, mais augmentant le couple. En gros, c’est une camionnette capable de faire le 0-100 km/h en 4,6 secondes, soit à peine une seconde de plus que la Mustang, dont il double quasiment le poids.

Un vrai camion

Le Raptor R est tout de même un vrai camion. Il peut remorquer jusqu’à 8700 livres, transporter plus de 1500 livres dans sa boîte de près de 6 pieds et accueillir cinq passagers dans un confort tout à fait adéquat.

En fait, l’habitacle reprend les éléments du traditionnel Ford F-150, incluant l’écran central abritant Sync4, les sièges confortables et le levier de transmission rétractable qui permet de laisser place à une table de travail. On l’a aussi doté du système d’assistance au remorquage, histoire de faciliter la conduite de reculons avec une remorque.

Petite note aux amateurs : ce système est exceptionnel. Bien calibré, ce qui s’avère parfois complexe, il permet à tout le monde – même à ceux qui, comme moi, n’ont pas le talent inné de reculer une remorque – de le faire comme un professionnel, sur simple rotation d’une molette.

Attention, camion méchant

Une fois cela dit, le Raptor R mérite aussi son titre de camion de l’extrême. Tout a été mis en œuvre pour le rendre encore plus capable d’explorer les contrées les plus inaccessibles, à la condition que ses dimensions imposantes (il fait près de 6 mètres de longueur) puissent lui conférer accès.

Du nombre, un échappement à multiples sonorités, dont une réservée au mode hors route garantissant un bruit retentissant, mais surtout une meilleure circulation d’air dans le moteur pour des performances maximales.

La boîte automatique 10 vitesses est modulée pour rejoindre les extrêmes, tout comme le rouage 4 roues motrices qui dispose de plusieurs modes de conduite aidant à franchir les obstacles les plus rigoureux.

Doublez le tout de suspensions Foxx capables d’absorber presque n’importe quel saut – faisant passer les nids de poule pour des grains de poussière tellement on ne ressent rien à bord – et de pneus hors route de 37 pouces et vous comprendrez toute l’expertise pour l’aventure.

Il est vrai que le tout remonte la garde au sol à plus de 13,1 pouces, ce qui rend l’accès à bord plutôt acrobatique, mais le Raptor R affiche haut et fort ses capacités.

Je vous le dis, il est un chien enragé, facile à domestiquer sur la route, bien entendu. Mais il est surtout une bête féroce que l’on peut relâcher dans n’importe quelles conditions et qui sera capable de les maîtriser. La question qui tue : au-delà du plaisir que j’ai eu à le conduire pendant quelques jours, qui a vraiment besoin d’autant? Si vous avez la réponse, faites-moi signe. En attendant, j’ai retrouvé avec plaisir les dimensions et la consommation d’une voiture un peu plus normale.

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