Défendant son intention de hausser le salaire des députés de 30 000 $, le premier ministre dit : « Un politicien a le droit d’aller gagner le plus possible pour donner à ses enfants. C’est comme ça que je vois la vie. » J’pense qu’il mélange « droit » et « privilège », mais ça a au moins le mérite d’être clair. Pour Legault, un politicien a le droit de s’remplir le REER sans qu’on soit en colère.
Mais avec des avantages sociaux comme les allocations de dépenses annuelles, le remboursement des frais de déplacement et de logement, l’allocation de transition après le mandat et un très généreux fonds de pension, nos parlementaires étaient déjà parmi les mieux payés au pays, et ce, avant même qu’on parle d’augmentation. Sans compter les primes octroyées pour les « fonctions parlementaires ». Coïncidence, TOUTE la députation caquiste a reçu des « fonctions parlementaires »… OK, c’est un métier difficile, exigeant, qui met beaucoup de pression sur la famille, mais quand ceux d’en haut se votent une augmentation de 30 % (immédiatement), tout en offrant à ceux d’en bas, un p’tit 9 % (mais sur 5 ans), on se demande où est le droit des profs d’aller gagner le plus possible pour leurs enfants.
En pleines négos avec le secteur public, l’augmentation des députés frise l’indécence. Et lui rajoute un sacré toupet quand on apprend que Bernard Drainville déchirait sa chemise en 2015 quand les libéraux voulaient hausser le salaire des députés : « Inacceptable alors que nos enseignantes s’appauvrissent!! ». Il était alors dans l’opposition. Son discours est différent aujourd’hui. Le pouvoir, ça change pas le monde, sauf que… Sauf que la CAQ tient à son projet à tout prix. Même majoritaires, ils sont prêts à bâillonner l’opposition pour qu’il passe. Ce sera, je l’espère, une victoire à la Pyrrhus.