Son directeur général, Michel Morin, a expliqué que la procédure découle en partie de la pression d’un créancier plus « agressif », mais que l’entreprise n’est pas pour autant au bord du gouffre. « Les opérations continuent. Les divisions d’entreposage et d’emballage vont bien. On marche à profit, alors je ne suis pas inquiet que ça ferme », a-t-il commenté.
Frigo Royal tente toujours de compenser la perte d’un important contrat avec Liberté, qui avait forcé l’entreprise à mettre à pied plusieurs employés en novembre dernier. Depuis ce temps, de nouveaux contrats ont été conclus pour compenser, mais le remplacement complet est un peu plus long que prévu, a indiqué Michel Morin.
Le syndicat de la boîte ne s’alarme pas non plus devant la situation. Benoit Hamilton, conseiller aux communications du Syndicat québécois des employés de service, affilié à la FTQ, a dit garder « bon espoir » que l’entreprise puisse éviter la faillite. Même que des embauches ont été effectuées récemment, a-t-il noté, signe que la volonté de l’entreprise de se relever est bien réelle.
Frigo Royal a maintenant six mois pour s’entendre avec ses créanciers et échapper à la faillite. Le processus est d’ailleurs à son tout début, la première réunion des créanciers n’ayant pas encore eu lieu.
Parmi les créanciers garantis, le plus important est de loin Financement agricole Canada, avec une créance de 3,86 M$. Suivent la Caisse Desjardins de la Seigneurie de Ramezay (310 000 $) et Placement Maska (160 800 $), entre autres. En ajoutant les créances non garanties, majoritairement dues à Beaudin Leprohon (415 200 $), Placement JD Côté (406 100 $), Jean Bienvenue (403 300 $), Michel Morin (303 500 $), Robert Transport (275 000 $), Revenu Québec (166 600 $), la Ville de Saint-Hyacinthe (164 000 $) et Gestion Réal Lacasse (162 100 $), en plus des provisions pour les salaires et vacances, l’endettement global de Frigo Royal s’élève à 8 M$.
En se plaçant sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité, l’entreprise est maintenant à l’abri des procédures pouvant être intentées contre elle.
Deux créanciers ont toutefois déjà obtenu des jugements de la cour afin de contraindre Frigo Royal à payer leurs réclamations. En décembre dernier, l’entreprise maskoutaine a été condamnée à verser près de 411 500 $ à Leprohon, qui se spécialise dans le chauffage, la climatisation et la réfrigération, entre autres. Début février, c’est Emballages Kruger qui obtenait un jugement similaire, avec une réclamation de 99 400 $.
Frigo Royal a été fondée en 1989 par Jean Bienvenue, qui est encore aujourd’hui président de l’entreprise spécialisée dans l’emballage, le réemballage et l’entreposage de produits congelés et réfrigérés.