Avant de monter sur la scène, guitare à la main, le jeune homme de 22 ans était assis dans les estrades avec ses grands-parents, avec lesquels il écoute La Voix de façon religieuse depuis la toute première saison. Il leur avait fait croire qu’ils allaient simplement assister à l’enregistrement des auditions à l’aveugle, alors qu’en fait, c’est lui qu’ils venaient voir chanter. Ses parents et son frère, qui étaient dans le coup, se trouvaient en coulisses pour ne rien rater de la performance.

« C’est une audition comme il n’y en a jamais vraiment eu à La Voix, de voir quelqu’un qui part des estrades comme ça [pour aller chanter]. C’était fait pour marquer les gens, pour que les gens s’en rappellent et ça n’a pas passé inaperçu », s’est réjoui Gabriel Fredette en entrevue avec LE COURRIER au lendemain de la diffusion de l’émission.

Le chanteur au grain de voix chaleureux a interprété la chanson « not my job anymore » de Thomas Day, un artiste émergent qui s’était justement fait découvrir dans le cadre du concours télévisuel America’s Got Talent. Dès les premières notes, Roxane Bruneau et France D’Amour ont appuyé sur le bouton pour faire tourner leur siège. Mario Pelchat a fait de même quelques instants plus tard, puis Corneille s’est retourné à la toute fin pour avoir lui aussi une chance d’ajouter le Maskoutain à son équipe.

« C’est un rêve que j’avais depuis très longtemps. Au début, je le faisais plus pour ma famille. Je pense que c’est le plus beau cadeau que je pouvais faire à mes grands-parents. Mais une fois rendu sur place, je me suis rendu compte que c’est vraiment ce que je veux faire dans la vie, monter sur la scène. J’ai réalisé que ça pouvait être mon moment pour briller. De le vivre et de voir les réactions que ça a créées, ça m’a vraiment touché », souligne Gabriel, qui vient d’entamer sa carrière de pompier.

Caressant le rêve de faire de la musique, le jeune auteur-compositeur-interprète avait lancé deux chansons de manière indépendante dans les dernières années, dont « Partir », un titre qui s’était retrouvé dans la rotation sur les ondes de CKOI 96,9 en 2021. Mais il n’avait encore jamais monté sur une scène.

« En allant à La Voix, j’allais chercher des réponses pour savoir où je me situe avec ma voix et pour savoir si je peux faire ça plus tard. Tu te fais dire par tes proches que tu as une belle voix et que tu devrais aller à La Voix, mais de se le faire dire par des artistes qui ont déjà une carrière, c’est venu me confirmer que je suis à ma place et que ce n’est pas juste ma famille qui me dit ça parce qu’elle a un parti pris pour moi. »

En se joignant à l’équipe de Mario Pelchat, Gabriel a tenu compte de la suggestion de ses grands-parents. « Avant son audition, il nous avait demandé : si vous aviez un coach à choisir, vous prendriez lequel? s’est remémoré son grand-père, Aurèle Fredette, lorsque joint par LE COURRIER. On ne savait pas qu’il allait chanter après! On lui avait dit qu’on avait peut-être un petit faible pour Mario Pelchat parce que c’est plus dans nos cordes et parce qu’il a une très belle voix. »

M. Fredette évoque d’ailleurs une journée « remplie de grandes surprises, de grandes émotions et surtout de grande joie » en repensant à la surprise que leur réservait leur petit-fils.

« On ne s’attendait vraiment pas à ça. On était dans l’ignorance totale », a-t-il soutenu.

Le plus difficile a été de devoir garder le secret jusqu’à la diffusion de l’émission puisque l’enregistrement des auditions à l’aveugle avait eu lieu à l’automne. « Mais on a tenu bon », a-t-il ajouté en riant.

Une famille musicale

Très jeune, Gabriel Fredette a baigné dans la musique, que ce soit en apprenant le violon ou le piano. Mais ce n’est que depuis la pandémie, lorsqu’il a hérité de la guitare de son défunt grand-père maternel, Léopold Dumouchel, qu’il s’est mis au chant et à la guitare. Ce dernier avait fait carrière en musique, jouant notamment aux côtés de Paul Daraîche.

« On avait reconnu en lui une aptitude pour la musique quand il était jeune. Je lui avais acheté son premier violon. Il avait une oreille musicale très développée. C’était facile pour lui de discerner ce qui était faux et juste », confie le grand-père de Gabriel, qui a aussi fait partie de différents groupes musicaux et qui continue de chanter, entre autres, avec l’Harmonie vocale de Saint-Hyacinthe, en plus de diriger la chorale de l’église Sainte-Rosalie.

« J’ai une famille très musicale, souligne à son tour Gabriel. On a commencé à écouter La Voix dès la première saison avec mes grands-parents du côté de mon père. On allait souper chez eux le dimanche et, après, on allait dans le sous-sol pour écouter La Voix. On donnait notre opinion sur chaque candidat et mon grand-père analysait les voix de A à Z. C’est de là que c’est parti [le rêve d’y participer]. »

Après sa sélection aux auditions à l’aveugle, Gabriel Fredette aura à nouveau l’occasion de faire valoir son talent à l’étape des duels lors d’une prochaine émission.