Cette entente marque le retour à la maison de l’athlète de 30 ans, qui a passé les huit dernières saisons au sein de différents clubs en Europe. Elle a joué surtout en France, avec l’ASPTT Albi (2016 à 2018), l’AS Saint-Étienne (2019 à 2021) et Montpellier HSC (2021 à 2022), mais aussi en Allemagne avec le SC Freiburg (2023 à 2024).
« Je n’avais plus de contrat en Allemagne avec l’équipe avec laquelle je jouais, donc j’étais à la recherche d’un nouveau contrat. Il y avait quelques petites pistes, mais je n’étais pas prête à partir à tout prix [en Europe] encore. Quand l’offre des Roses s’est présentée, je trouvais que c’était le projet qui me convenait le mieux », raconte Gabrielle Lambert en entrevue avec LE COURRIER.
Pour la gardienne de but, le fait d’être la première Québécoise à s’aligner avec les Roses est « un bel honneur ».
« C’est quelque chose de super excitant de faire ça à la maison. J’ai hâte de pouvoir contribuer à cette nouvelle équipe et à la ligue », dit-elle avec enthousiasme.
Lorsqu’on lui demande quelle a été sa réaction à l’annonce de la création de la Super Ligue du Nord, sa réponse est spontanée. « Que c’était le temps que le Canada aille une ligue professionnelle féminine, lance-t-elle avec le sourire. Ça faisait quand même plusieurs années que des gens se demandaient pourquoi on n’en avait pas une au Canada. Je ne pensais pas vraiment le voir en tant que joueuse, donc je suis super excitée de voir ça naître et de voir jusqu’où ça va aller. Les propriétaires et les investisseurs à Montréal mettent vraiment tous les efforts pour que ça réussisse. »
Du FC Saint-Hyacinthe aux rangs professionnels
Gabrielle Lambert se rappelle avoir commencé à jouer au soccer vers l’âge de 4 ans à Saint-Hyacinthe. Après quelques saisons au sein d’équipes du volet local, elle a intégré l’Inter de Saint-Hyacinthe, une équipe du niveau compétitif à l’époque, vers l’âge de 9 ans. C’est là où elle a enfilé pour la première fois les gants de gardienne de but, tout en continuant d’être une joueuse à l’avant du terrain.
« J’ai joué toutes mes autres années jusqu’à mes 18 ans dans le A ou le AA avec le FC Saint-Hyacinthe, se remémore-t-elle. J’ai commencé à être vraiment plus au poste de gardienne vers l’âge de 15 ans, mais j’allais encore sur le jeu à certaines occasions. »
Par la suite, Gabrielle a porté les couleurs des Lauréats du Cégep de Saint-Hyacinthe. « C’est seulement après ma deuxième année de cégep, vers 19 ans, que je suis partie jouer dans le senior AAA à Beloeil. C’était l’été avant ma rentrée à l’Université de Trois-Rivières », raconte-t-elle.
Son passage avec les Patriotes de l’Université de Trois-Rivières a été un tournant dans la suite de sa carrière. Ses performances ont notamment attiré l’attention du Dynamo de Québec, un club qui évoluait au sein d’une ligue provinciale semi-professionnelle. Puis, peu de temps après, Helder Duarte, une figure importante pour le soccer féminin québécois qui est maintenant décédée, l’a mise en contact avec une équipe en Europe qui se cherchait une gardienne. La porte vers les rangs professionnels s’est ouverte et elle ne s’est plus jamais refermée.
Son plus beau moment de soccer chez les pros? Sa participation à la finale de la Coupe d’Allemagne devant plus de 45 000 spectateurs en 2023.
« Je ne m’attendais pas à jouer ce match-là à la base parce que j’étais la deuxième gardienne, mais l’autre gardienne s’est blessée et c’est moi qui ai joué finalement, raconte-t-elle. C’était au retour d’une blessure, ça faisait un an que je n’avais pas joué, donc ça signifiait beaucoup de jouer devant autant de monde et de me dire que j’avais réussi à passer au travers de cette blessure-là. J’avais même des amis du Québec qui avaient fait le voyage à une journée d’avis pour venir voir le match. Ce fut un des plus beaux moments. »
Gabrielle espère maintenant créer de nouveaux souvenirs tout aussi mémorables avec les Roses de Montréal.
« Je suis plus à la fin de ma carrière qu’au début, mais d’avoir cette opportunité-là de revenir au Québec et de jouer ici, c’est quelque chose d’assez extraordinaire. »
La saison inaugurale de la Super Ligue du Nord sera lancée au printemps 2025. Le circuit regroupera six équipes, soit les Roses de Montréal, le Rapide d’Ottawa, l’AFC de Toronto, le Wild de Calgary, le Rise de Vancouver et les Tides d’Halifax.