Le propriétaire de l’entreprise, l’homme d’affaires maskoutain Philippe Bonnet, a vendu à la mi-juillet la bâtisse de 23 500 pieds carrés à Barbet immobilier, une firme de gestion d’immeubles de Saint-Bruno-de-Montarville.
Selon l’acte de vente, dont nous avons obtenu copie, M. Bonnet a cédé cet immeuble, qui comprend un entrepôt de 20 000 pieds carrés et des espaces de bureaux, pour un montant de 2,9 M$. En novembre 2019, il avait acquis cette bâtisse de l’entreprise Secco International pour une somme de 2,4 M$.
Contacté par LE COURRIER, Philippe Bonnet, président-directeur général de Gayonica, s’est fait avare de détails concernant le développement de son entreprise et son prochain emplacement.
« Pour le moment, je n’ai pas d’informations supplémentaires à vous donner. Nous réorientons les affaires de notre entreprise », a simplement mentionné M. Bonnet.
Actionnaire majoritaire de Gayonica, Philippe Bonnet devait compter sur des investisseurs privés pour financer cet ambitieux projet estimé à 20 M$.
Lors de l’annonce du démarrage de Gayonica en décembre 2019, l’entreprise prévoyait acheter sa matière première auprès d’un producteur de cannabis, puis par un processus chimique, effectuer l’extraction des huiles contenues dans la fleur du plant.
« Nous allons séparer les molécules que nous aurons extraites de la plante pour en faire un produit liquide [sous forme d’huile] pouvant être dilué ainsi qu’un produit solide [sous forme de résine] », avait alors expliqué au COURRIER le PDG de Gayonica.
Cette usine comptait produire ses premières molécules à l’automne 2020. En mars, dans une entrevue accordée à La Presse, Philippe Bonnet indiquait que l’aménagement de l’usine devait s’amorcer en juin.
Le cannabis est une drogue naturelle qui contient plus de 500 substances différentes. L’entreprise prévoyait transformer plusieurs composés actifs du plant, tels que le cannabidiol (CBD), qui dispose de potentielles propriétés thérapeutiques, et le cannabigerol (CBG), qui aurait des propriétés anti-inflammatoires.
Projet salué par Saint-Hyacinthe Technopole
L’arrivée de Gayonica dans le paysage industriel maskoutain avait été saluée par Saint-Hyacinthe Technopole, une corporation privée dédiée au développement économique de la municipalité.
« Nous sommes heureux d’accueillir sur notre territoire cette unité de recherche et de production. Il s’agit assurément de l’un des plus importants projets d’investissements industriels de l’année à Saint-Hyacinthe », avait alors commenté dans un communiqué Karine Guilbault, directrice du développement industriel à Saint-Hyacinthe Technopole.
Contactée sur le sujet, Saint-Hyacinthe Technopole nous a assuré qu’il n’existait pas de projet de relocalisation de cette entreprise dans ses différents immeubles industriels. Quant à ses anciens locaux, situés au 4050, boul. Casavant Ouest, ils seraient occupés par un nouveau locataire, soit ADP-FAÇADES, un manufacturier de murs-fenêtres, à partir du 1er septembre.
L’implantation de Gayonica devait permettre la création à court terme d’une douzaine de nouveaux emplois. L’édition 2020 du Guide des entreprises manufacturières de Saint-Hyacinthe diffusé par Saint-Hyacinthe Technopole indique que Gayonica compte quatre employés à temps plein dans ses bureaux.