23 juillet 2020 - 13:56
Enseignante à l’École de théâtre
Geneviève Rioux récolte deux nominations aux Gémeaux
Par: Maxime Prévost Durand
La comédienne Geneviève Rioux, enseignante à l’École de théâtre, a coécrit et réalisé la série web Moi j’habite nulle part, deux fois en nomination aux Prix Gémeaux. Photo gracieuseté

La comédienne Geneviève Rioux, enseignante à l’École de théâtre, a coécrit et réalisé la série web Moi j’habite nulle part, deux fois en nomination aux Prix Gémeaux. Photo gracieuseté

La comédienne Geneviève Rioux, également enseignante à l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe, a accueilli la semaine dernière ses premières nominations en tant que réalisatrice en vue des prochains Prix Gémaux pour sa série web Moi, j’habite nulle part, coécrite avec son conjoint Gabriel Sabourin.

Celle qui donne le cours de jeu à la caméra aux finissants de l’École de théâtre, lors de la session d’hiver, est en lice pour le prix de la meilleure réalisation pour une série produite pour les médias numériques. Moi, j’habite nulle part est également dans la course pour le prix de la meilleure série dramatique pour les médias numériques.

« Je suis ravie, c’est vraiment extraordinaire, s’est exclamée Geneviève Rioux, en entrevue au COURRIER. […] C’est une bonne accolade du milieu qui me dit : tu as fait bien des choses dans ta carrière, mais tu as eu le guts d’essayer quelque chose de nouveau et c’était bien. »

Forte d’une longue carrière dans le milieu télévisuel et théâtral, Geneviève Rioux avait déjà été primée à deux reprises comme comédienne aux Prix Gémeaux, repartant avec l’honneur pour le meilleur premier rôle féminin avec son personnage de Simonne Monet-Chartrand dans la série Chartrand et Simonne, puis comme meilleur rôle de soutien féminin pour son personnage de Stéphanie dans la série L’héritage.

Moi, j’habite nulle part est une série qui aborde le sujet de la violence conjugale. Une première saison, déclinée en sept épisodes variant entre 7 et 11 minutes, est disponible pour visionnement gratuitement sur la plateforme ICI tou.tv. On y suit Laurie et Nathan, ainsi que leur mère Stéphanie, après qu’ils trouvent refuge dans une maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. Dans le cadre de la série, on vit l’histoire à travers le regard des enfants, qui doivent apprendre à vivre au quotidien avec des inconnus, pendant que leur mère est appelée à faire des choix déchirants.

Avant cette série, Geneviève Rioux avait notamment réalisé deux courts-métrages, une expérience qui lui avait plu au point d’exploiter cette facette du métier dans le cadre d’une série complète. « Je le vois comme une autre facette de ma créativité », a-t-elle affirmé.

Ce rôle s’accompagne également d’un certain exercice de patience puisque le processus peut être long, a-t-elle souligné. « On a écrit le scénario il y a trois ans de cela. Ça a pris deux ans et demi pour le monter et le tourner. On l’a terminé l’automne dernier. »

Il a aussi fallu une grande persévérance pour mener à terme ce projet, accompli sans qu’une grosse boîte soit impliquée et avec des moyens financiers limités.

Une deuxième saison de Moi, j’habite nulle part est en préparation.

Une fin de session bouleversée

En raison de la pandémie, Geneviève Rioux a vu quelques-uns des projets auxquels elle devait participer être annulés. La dernière session avec les finissants de l’École de théâtre a aussi été bouleversée.

« Habituellement, je les amène tourner dehors au printemps, près du Marché public, et là, on n’a pas pu. J’avais mes 13 élèves qui étaient pour la plupart partis chez leurs parents. Ils se sont débrouillés avec leur famille pour faire leurs projets. […] Il y a eu des essais et erreurs, mais on s’en est sortis. »

Elle se désole toutefois pour ces étudiants qui ont vu les dernières semaines de leur formation, celles qu’ils attendent avec la plus grande impatience, se dérouler ainsi. Ils n’ont pas pu faire leur dernier show comme ils auraient dû ni présenter leurs scènes d’audition au Théâtre de Quat’Sous.

« C’est une année triste pour nos finissants. Ils n’ont pas eu la vitrine qu’ils auraient dû avoir. »

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