On croit comprendre que c’est après avoir découvert des échanges et des conversations menaçantes sur la page Facebook de son fils, que la mère du plus jeune a alerté l’école, qui à son tour a prévenu les policiers comme de raison. On connaît la suite, en partie du moins.
D’abord bravo au parent concerné. On ne répètera jamais assez la nécessité de garder un œil sur ce que font et écrivent nos adolescents sur les réseaux sociaux. C’est plus facile à dire qu’à faire, on s’entend tous là-dessus. J’ignore si tous les parents auraient réagi comme cette maman en sachant ce qui allait suivre. On ne souhaite en effet à aucun parent de devoir accompagner son jeune de 14 ans au palais de justice.
Cela dit, tout le monde dans cette histoire a bien réagi, ce qui inclut la direction de la polyvalente. Elle a informé les policiers et les a laissés faire leur travail. Les événements ontdéboulé rapidement et ils étaient alors hors de contrôle de l’école ou de la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSH).
Ce sont les policiers qui ont enquêté, vidé les casiers et monté leur dossier. C’est ensuite la Couronne qui a décidé de déposer des accusations graves et il ne revenait sûrement pas à l’école ou à la CSSH d’en informer les parents ou les médias. Encore aurait-il fallu qu’ils soient bien au fait du déroulement de l’enquête et cela n’a pas été démontré jusqu’ici.
Maintenant, quand la nouvelle a été ébruitée, la mission première de la CSSH était de préparer le retour en classe le plus normal possible lundi matin et de rassurer les parents. Ce qu’elle a fait et bien fait selon ce que nous avons pu apprendre à la suite de cette rentrée effectuée sous haute surveillance.
Les parents d’élèves de la PHD ont en effet reçu un courriel dimanche et lundi soir. Un communiqué est apparu sur le site Internet de la CSSH lundi matin, puis transmis aux médias. Nous croyons qu’il revenait d’abord aux parents de ventiler toutes les émotions générées par cette histoire avec leurs enfants.
Bon, dans un monde idéal, la réaction officielle de la CSSH aurait pu être plus rapide étant donné que la nouvelle circulait allègrement depuis samedi en fin d’après-midi. Mais à choisir, nous préférons une réaction complète et des propos éclairants qu’une réaction trop prompte et maladroite, surtout dans un dossier aussi délicat. Rappelez-vous, la Ville de Saint-Hyacinthe avait opté pour la seconde option dans le dossier des poissons morts dans la Yamaska, si bien qu’elle a dû corriger deux fois plutôt qu’une sa première version officielle des événements.
Il faut maintenant se pencher sur la suite des choses. Laissons donc la justice s’occuper de nos deux jeunes délinquants en puissance, voire en devenir, et concentrons-nous sur ce qui doit se passer dans nos écoles et spécialement à la PHD.
Que doit-il s’y passer? Pas grand-chose si vous voulez notre avis dans la mesure où il n’y a pas grand-chose qui peut être fait dans nos écoles pour prévenir pareil complot, sinon d’offrir le meilleur encadrement et la meilleure écoute possible aux élèves. Et surtout, il faut être vigilent et attentif. Encore et toujours. À l’école comme à la maison.
Non, on ne va pas se mettre à fouiller tous les étudiants à leur arrivée à l’école et à installer des détecteurs de métaux à tous les accès. Les quelque 2000 élèves de la PHD ne sont pas plus violents ou perturbés que ceux des autres écoles de Saint-Hyacinthe ou du Québec.
À cet effet, si on devait faire le compte de toutes les visites de policiers ou des perquisitions de casiers dans les écoles secondaires de la province, plusieurs parents tomberaient sûrement de haut.
Sachez aussi que la plupart des écoles secondaires ont chacune un policier attitré. C’est le cas chez nous et ce n’est pas pour donner des conseils de prévention sur la bonne conduite à vélo.
Cette histoire de complot meurtrier frappe l’imaginaire collectif, on ne peut le nier, mais elle reste un cas rare et isolé et doit être traité comme tel.